Le suffrage universel et ses pratiques pendant la Seconde République

Thèmes abordés

suffrage universel, Seconde République, démocratie, égalité du peuple, société en conflit

Résumé du document

« Partout l'ordre et le calme régnèrent dans cet immense mouvement moral et matériel d'un peuple entier ». Les mots de Daniel Stern dans son ouvrage « Histoire de la Révolution de 1848 », au sujet des premières élections au suffrage universel montre que ce fut un moment fort de la Seconde République. Si ce fut un moment fort, ce fut également un moment où, chose rare, il n'y a eu « aucun accident, pas un désordre grave ».

Extraits

[...] * Le suffrage universel est utilisé pour sauvegarder l'esprit révolutionnaire de février 1848. D'ailleurs, les révolutionnaires ont une grande confiance à ce suffrage universel. * Le plébiscite des élections présidentielles de 1849, qui voit la victoire de Louis-Napoléon Bonaparte face à Cavaignac avec 74,33% des suffrages. * L'avènement d'une démocratie populaire * Instauration qui constitue, à partir de mars 1848, un grand changement dans la mesure où les classes populaires, représentants 70% des français à l'époque, ont maintenant le droit de voter aux différentes élections, mais surtout ils ont une position de force du fait qu'ils sont plus nombreux que les classes supérieures. [...]

[...] Le suffrage universel universel a permis de reconnaître la force des campagnards. * * Une égalité du peuple qui conduit à des désaccords (1850-1851) Une société en conflit * Initialement dans le même camp, la classe moyenne et populaire vont petit petit se séparer. * La bourgeoisie, voyant sa suprématie se fragiliser à cause du suffrage universel, va tenter des alliances avec les autres classes sociales pour garder sa puissance. * Si il y a eu un consensus sur le suffrage universel lors de sa mise en place, il y a également un consensus parmi les bourgeois pour écarter les ouvriers des urnes * L'unique solution: un suffrage restreint Une crainte politique de la part de la droite conservatrice et monarchiste, pourtant majoritaire à l'Assemblée Nationale, vis-à-vis des Montagnards, qui gagnent du terrain lors des dernières élections de 1849 et 1850 L'élection complémentaire du 10 mars 1850 est une élection décisif qui voit notamment trois candidats républicains s'imposer à Paris. [...]

[...] Auparavant, il y avait une hiérarchie mais le suffrage universel a conduit à mettre chaque classe, chaque citoyen sur un même pied d'égalité et surtout, il a donné le plein pouvoirs au peuple. Si on peut douter des intentions des partis et de certaines classes sociales, on peut qu'être certain que la conception maladroite de la loi du 5 mars 1848 et de la nonchalance du gouvernement envers le suffrage universel a fait qu'on est passé en l'espace d'un an d'un plébiscite à un mépris. Finalement, le suffrage universel a plus servi lors du Coup d'État de Louis- Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851 qu'en trois ans durant la Seconde République. [...]

[...] * Le suffrage universel de la Seconde République : un grand pas vers la démocratie (1848-1849) * Un instrument pour une paix civile * Appel fréquents de l'État à ses électeurs. En instaurant ces différentes élections de manière régulière, l'État essaie de se démarquer de la Monarchie de Juillet. * Une pratique qui devait être une obligation morale pour tous les citoyens. L'intention est de familiariser les électeurs dans le fait de voter et surtout de les convaincre qu'il est indispensable d'aller voter. [...]

[...] La première intention de ce nouveau régime est de prôner un rétablissement totale de la démocratie ainsi que de l'égalité et par conséquent, d'éviter toute corruption comme ce fut le cas sous le règne de Louis-Philippe, qui paralysait systématiquement tous débat politique. Pour consolider cette idée, le décret du 5 mars 1848 ordonne un suffrage universel et direct où tout homme de plus de 21 ans, quel que soit son origine ou sa condition sociale puisse aller voter le 9 avril 1848 pour constituer une Assemblée. Par conséquent, on peut se demander pourquoi le suffrage universel est le signe d'une démocratisation de la Seconde République ? [...]