Bulletins nuls, vote Burkina Faso, listes électorales, élections présidentielles, traitement des résultats
Comme toute activité sociale, les processus électoraux comportent des réalités qui paraissent incontournables et dont leur amplification entache les résultats des élections. La réflexion suivante s'évertue à exposer quelques unes à la lumières des élections présidentielles 2010 au Burkina Faso. Elle est issue du traitement des résultats définitifs publiés dans les journaux.
La technique a consisté à saisir les différents scores électoraux sous un logiciel qui favorise leur traitement informatique et statistique. C'est le logiciel SPSS qui a été utilisé à cet effet. Les trois principales réalités abordées sont relatives à l'inscription des électeurs potentiels sur les listes électorales, au vote et aux bulletins nuls.
[...] C'est une évidence de soutenir que la relation entre ces deux variables est positive comme le montre leur diagramme de dispersion. Ainsi, plus le nombre d'inscrits d'une région est élevé, plus le nombre de votant de cette région est élevé en dehors de quelques exceptions. Tout porte, donc, à croire que l'enjeu se situerait au niveau de l'inscription sur les listes électorales. Tels sont les principaux défis à relever pour avoir des dirigeants qui ont le sentiment d'être des élus du peuple. [...]
[...] Un fort taux d'abstention peut ternir une victoire électorale qui ne donne pas l'impression d'être la réelle expression de la voix du "peuple". Pour cette élection, le taux d'abstention s'élève à 46,9%. Ce qui revient à dire qu'environ un électeur potentiel inscrit sur deux s'est abstenu de sacrifier au rituel de vote. Il ressort que la région du Sahel connaît le plus fort taux d'abstention avec 65,7%. Par ailleurs, cette région est suivie par celle de l'Est, du Sud ouest et des Cascades avec respectivement et 48,8%. [...]
[...] Au fait, ils n'iront pas se faire enrôler pour des raisons aussi diverses que multiples. Les chiffres ici présentés ne permettent pas d'évaluer le taux d'enrôlement dans le cadre de cette élection présidentielle même si les discours faisaient ressortir que le nombre d'inscrits devrait avoisiner les sept millions. Ce qui traduirait que moins d'un électeur potentiel sur deux est allé se faire enrôler. C'est comme si la "chose électorale" intéressait moins une part considérable de ceux qui sont concernés. Sans tomber dans les dérives émanant des analyses prématurées, on penserait que des paramètres tels que l'analphabétisme, la pauvreté, l'impact des actions des organisations de la société civile ainsi que le comportement des partis politiques pourraient être sollicités pour comprendre cette situation. [...]
[...] Il est le fait d'électeurs qui n'ont pas parfaitement suivi les consignes de vote lorsqu'ils étaient dans l'isoloir. Au fait, ils ont mal voté et par conséquent, leur bulletin n'a pas de valeur électorale. Pour ces élections, ce sont 84900 bulletins qui ont été annulés du fait de leurs irrégularités, soit une proportion de 4,8%. La région qui enregistre la plus forte part de bulletins nuls est celle du Centre sud tandis que celles du Centre-est et du Plateau- central ont la même plus faible proportion de bulletins nuls Dans ces conditions, il est judicieux d'atténuer fortement le taux d'abstention pour aboutir à des résultats significatifs du fait de la faiblesse de la proportion des bulletins nuls. [...]
[...] Des réponses exactes à de telles questions permettraient de déterminer le sens que prendrait le résultat des élections si d'aventure cette part élevée d'abstenus votaient. Cela montre que les actions de sensibilisation sur le sens du vote et la nécessité de voter sont toujours nécessaires. Ce qui implique la forte responsabilité des acteurs que sont les pouvoirs publics, les organisations de la société civile et les partis politiques. Chacun doit jouer son rôle de promotion de la citoyenneté. 3-Il y aura des bulletins nuls La troisième réalité a trait aux bulletins nuls. [...]
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