A quoi servent les élections ? - publié le 11/06/2012

Thèmes abordés

Elections, vote, citoyens, principe d'universalité, principe d'égalité, électeurs, choix, démocratie, suffrage universel

Résumé du document

R. Dale défini 7 critères de l'élection libre et non faussée, qui sont aussi pour lui les critères d'une bonne démocratie :
- Tous les citoyens votent : principe d'universalité.
- Chaque vote pèse du même poids : principe d'égalité.
- Le choix qui a reçu le plus de votes l'emporte : principe de majorité.
- Tous les électeurs peuvent se reconnaitre dans les alternatives proposées (c'est déjà plus dur).
- Tous les électeurs ont la même info sur les choix possible (c'est pas le cas en France).
- Les choix vainqueurs sont appliqués (traité de Lisbonne : contredit).
- Toutes les autres décisions sont subordonnées à celles qui ont été produites par le vote. → élections au coeur de la démocratie.

Extraits

[...] En 1864, Le manifeste des 60 est un document dans lequel le mouvement ouvrier naissant entend présenter exclusivement des ouvriers aux élections en déclarant « nous ne sommes pas représentés et voilà pourquoi nous posons cette question des candidatures ouvrières ». Ce fut un échec. La seule réussite est le PCF, qui a réussi à promouvoir une élite politique ouvrière en renversant la logique et en interdisant aux élites de se présenter : Bernard PUDAL. Le vote est également un instrument de pacification sociale. [...]

[...] ROUSSEAU n'aurait pas pu voter avec ce cens. Dans la première partie du 19e siècle, le droit de suffrage va être revendiqué comme un signe d'appartenance à la nation. Lamartine un des acteurs de 1848 dira « a dater de ce jour, il n'y a plus de prolétaire en France ». Aujourd'hui, on a un résidu de ce suffrage censitaire pour les élections locales : il faut être résidant de plus de 6 mois pour pouvoir voter. Deuxièmement, la figure du citoyen capacitaire. [...]

[...] L'universalisation du suffrage est un processus discontinu, imparfait. Dans tous les régimes, il existe des restrictions au droit de vote qui interdisent que l'on puisse parler d'égalité politique à proprement parler. Cette règlementation a reposé sur des conditions de fortune, de sexe, d'âge, d'alphabétisation. Jusqu'au milieu du 20e, aux USA, on écartait une grande partie de la population par des tests de connaissance. Dans tous les pays, certaines populations sont maintenues à l'écart du vote comme les condamnés. Loïc WACQUANT rappelle dans Punir les pauvres qu'un homme noir sur six est condamné au vote pour cause de condamnation pénale. [...]

[...] Ils savent qu'ils sont capables de rallier les suffrages de la paysannerie. Ils craignent le vote du presbytère et du château qui doivent leur élection à ce qu'ils sont et non pas l'inverse comme les Républicains. C'est à ce moment que commence une entreprise d'éducation et de moralisation du suffrage. Yves DELOYE a travaillé sur les catéchistes républicains, manuel d'instruction dont la finalité était d'éduquer les enfants, de les socialiser à un ensemble de normes de comportements sociaux et également politique. [...]

[...] Ses formes d'encadrement de diverse nature. Maurice AGULHON, La République au village, parle de différents cercles, comme dans la franc-maçonnerie. Paula COSSART explique comment les républicains ont investis dans la réunion d'information publique, qu'ils ont voulue au début contradictoire. Cela a dégénéré. Autre technologie essentielle : les programmes politiques. BARODET en 1881 impose que tout candidat dépose une déclaration d'intention et exige que toutes ses déclarations soient archivées, collectés par la puissance publique, afin que les électeurs puissent s'y référer à postériori et comparer la pratique du candidat à ses promesses. [...]