médias, débat politique, Front National, xénophobie, société française
Se poser la question de savoir si le débat politique actuel est globalement sain, c'est également se demander s'il ne serait pas devenu son contraire, c'est-à-dire s'il n'aurait pas pris dernièrement une tournure plus ou moins malsaine.
Revient alors immédiatement en mémoire dans le cas de la France, l'accession du Front National et de son ancien leader Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle de 2002.
Mais s'interroger sur la sanité ou non du climat politique, c'est aussi se questionner sur la rationalité et la cohérence logique des discussions et arguments politiques qui justifient les raisons de l'action publique et sa direction prise, ainsi que sur les thématiques qui préoccupent en priorité les citoyens.
Car si une majorité de la population considère par exemple que dorénavant les musulmans sont une menace pour la société française, le débat portant sur les dangers des valeurs véhiculées par l'islam ne serait alors plus vu comme malsain mais comme un thème de préoccupation parmi tant d'autres.
[...] Pour Edouard Balladur, le climat politique est certes malsain, mais l'action gouvernementale ne serait en rien responsable de cette tension malgré l'actualité alors brûlante du discours de Grenoble. Dans une moindre mesure, la transformation des médias et leur couverture du débat politique peut aussi être mis en exergue dans l'instauration mais surtout la pérennité d'un climat politique délétère. La préférence à l'instantané et à la brièveté de l'information a pris le pas sur les débats de fond de nature plus qualitative. [...]
[...] (2003), Faut-il avoir peur du populisme ? Dans Le Monde Diplomatique : http://www.monde-diplomatique.fr/2003/11/DORNA/10680 - Interview de E. [...]
[...] Pour ainsi dire, le succès rencontré par le populisme actuel n'est que proportionnel à la crise traversée par la démocratie représentative, à laquelle il faut rajouter le contexte de marasme économique. Les citoyens se sentent abandonnés par le personnel politique traditionnel et ne se reconnaissent plus dans le peu de diversité et d'alternative qui leur est proposée, creusant un fossé de plus en plus large entre eux et leurs représentants élus. C'est dans cette scission entre le peuple et le politique que le populisme tire la majeure partie de son discours. [...]
[...] Comment dès lors enrayer cette poussée populiste qui tend à pervertir le débat politique à mesure qu'il touche un électorat de plus en plus large ? En premier lieu sera abordé les ressorts de la dérive populiste prise par l'environnement politique, avec comme principal facteur la montée de l'extrême-droite en cela aidée par la crise profonde traversée par la démocratie représentative. Par une relation de cause à effet, nous verrons en quoi cette nouvelle vigueur populiste n'est pas étrangère à la tournure malsaine prise progressivement par le débat politique. [...]
[...] Qui y inclut- on, et par conséquence qui y exclut-on ? L'impact du discours populiste est d'autant plus malsain que le politique traditionnel cherche de plus en plus à se réapproprier des thèmes qui étaient jusqu'alors la chasse gardée des mouvements d'extrême-droite, en réaction à leur poussée électorale et donc dans une tentative de reconquête de leur propre électorat. Les exemples sont innombrables dans l'actualité d'aujourd'hui : débat sur l'identité nationale fin 2009, thèmes en rapport avec l'islamophobie avec la polémique autour du port de la burqa ou la construction de minarets et mosquées, surenchère sécuritaire entamé par le discours de Grenoble de juillet 2010 etc. [...]
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