Ce document est un script complet et entièrement rédigé de soutenance orale de cinq minutes, dont le thème est "Survivrons-nous à la dictature de l'urgence ?".
Il est bien évidemment constitué d'une exode (introduction, proposition, division), du corps (narration, argumentation, réfutation) et d'une, péroraison (finale, conclusion, pointe).
[...] « Le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France »[5]. Ces mots, empruntés au Général de Gaulle dans son appel du 18 juin, sont plus que jamais d'actualité. Ils témoignent de la nécessité du passé pour combattre le totalitarisme de l'urgence et construire notre futur. Certains me diront que l'urgence est un remède contre l'ennui. [...]
[...] Les Français souffrent au point d'estimer que les journées sont trop courtes et qu'elles devraient être plus longues. Nous n'avons plus d'histoire, nous n'avons plus de futur, nous sommes dans le présent où le temps est compacté. Nous mangeons plus rapidement. Nous consommons plus vite. Nos modes d'organisation du travail sont devenus plus intenses. Les distances se réduisent. Le temps d'attente aux urgences s'allonge. Même la loi, garante de la stabilité et du temps long, est devenu un instrument au service du pouvoir de l'urgence. [...]
[...] Survivrons-nous à la dictature de l'urgence ? Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, J'ai quelques choses de très important à vous annoncer : l'heure est grave, l'heure n'est plus ; la dictature de l'urgence a remplacé le gouvernement par les hommes par la gouvernance par les nombres. Au règne de la loi a succédé celui de la machine. Hobbes nous avait déjà alerté : « ce grand LEVIATHAN, appelé REPUBLIQUE ou Etat [ ] n'est rien d'autre qu'un homme artificiel »[1], une machine. [...]
[...] D'autres associeront l'urgence à un idéal de progrès. Je le dénonce. Le culte de la vitesse et le culte de l'instant doivent être combattus Tout, plus vite ? Certainement pas. Le progrès n'est-il pas de réduire la vitesse de vol des avions au nom de l'ampleur des enjeux écologiques ? Ces mêmes enjeux ne conduisent-ils pas à promouvoir la pratique du vélo ou la piétonisation des centres-villes au détriment de moyens de transport plus rapides ? Le progrès n'est-il pas d'avoir mis fin à l'instabilité gouvernementale qui caractérisait les régimes d'avant la Vème République ? [...]
[...] N'est-ce pas une forme de progrès quand l'âge des femmes à la naissance de leur premier enfant recule ? Le progrès n'est donc pas toujours du côté où certains veulent nous le faire croire. Il nous faut doucement relever la tête, redonner de la profondeur au temps et préparer lentement la résistance. A la dictature de l'urgence nous survivrons par le gouvernement du temps long. Celui qui nous permet de prendre conscience de ce que nous avons été par le passé, de ce que nous sommes présentement, de ce que nous voulons être dans le futur. [...]
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