Edifier une performance politique, la « maîtrise » de la sphère médiatique par N.Sarkozy

Résumé du document

Nous avons pu voir que les médias jouent aujourd'hui un rôle considérable sur l'opinion publique parce qu'ils sont l'intermédiaire direct entre représentants politiques et citoyens. Les relations entre la sphère politique et la sphère médiatique sont donc capitales. A partir de cette observation, nous avons décidé de consacrer notre étude à N.Sarkozy, l'actualité des sujets en la matière étant particulièrement intéressante à analyser.

Largement accusé d'exercer une mainmise sur les médias durant sa campagne électorale puis au cours du début de son mandat, nous pouvons nous interroger sur la légitimité de cette accusation. Plus largement, quelles sont précisément les relations qu'entretient N.Sarkozy avec la sphère médiatique ? Ces relations ont-elles eu une influence sur sa victoire lors des présidentielles de 2007 ? Peut-on dire que N.Sarkozy exerce une maîtrise sur la sphère médiatique ? Au regard des évolutions qu'a connue la communication politique, quel rôle a joué N.Sarkozy ? Peut-on observer un changement dans les relations entre N.Sarkozy et les médias depuis que celui-ci a accédé à la présidence de la République ? Après un an de présidence peut-on dire que cette nouvelle forme de communication politique a profité au président ? A-t-elle été bénéfique pour la politique Française ?
La construction d'une victoire politique passe aujourd'hui essentiellement par la mise en place d'un plan de communication finement élaboré. N.Sarkozy a su utiliser tous les procédés de communication politique jusqu'alors déjà mis en œuvre pour assurer sa victoire. Il est intéressant de mettre en évidence qu'il a su se démarquer en ajoutant à cela un style qui lui est propre fondé sur les notions de vitesse et de proximité. Proche des citoyens en étant partout, sur tous les fronts, et en élaborant un plan de communication inspiré des Etats-Unis, mais également proche des médias grâce à un réseau non négligeable. (Première partie).

La gestion d'une victoire électorale peut s'avérer beaucoup plus difficile que sa construction. N.Sarkozy savait que « faire président », comme il l'a si bien dit est une tâche très difficile. Six mois après son élection les résultats des sondages lui sont défavorables. Les Français sont déçus par leur Président, et aucun de ses prédécesseurs n'avait connu une chute aussi rapide. Le style Sarkozy a dépassé ce que l'opinion était prête à accepter et les promesses de campagne n'ont pas été rendues effectives, il est donc cohérent que les citoyens sanctionnent celui qu'ils ont élu. Nous pourrons noter que les relations entre N.Sarkozy et les médias ont eu tendance à se modifier depuis l'élection de mai 2007, et que le Président s'est sûrement fait prendre au piège en poussant à l'extrême son propre jeu. N.Sarkozy a voulu réformer la mise en scène du politique jusqu'alors exercée par ses prédécesseurs mais il est apparemment allé trop loin. Il a pourtant largement contribué à faire évoluer la communication politique Française et a su « rhabiller » la Présidence de la République dans un pays qui était resté très conservateur sur ce plan-là. 2007, l'année où la communication politique a basculé ? (Deuxième partie).

Extraits

[...] Médiamétrie Médiamat ; De 1995 à 2007. Tableau n°2. Offre et consommation : parts obtenues par les différents types d'offres ; Source. Médiamétrie Médiamat ; Individus sur la période du 1er Janvier au 2ème tour. Tableau n°3. Palmarès des émissions consacrées aux élections présidentielles ; Source. Médiamétrie Médiamat ; Sur la période du 1er Janvier au 1er tour non inclus. Tableau n°4. [...]

[...] Se faisant, il fait, là encore une énorme bourde en terme de communication, puisque, le paradigme de la présidence de la république repose précisément sur l'illusion d'une séparation entre le pouvoir et l'homme. L'homme ne fait pas le pouvoir, c'est le pouvoir qui fait l'homme. N.Sarkozy, apparemment, n'a pas compris cela, ou, plus exactement, il n'a pas réussi à faire comprendre aux Français que lui n'entendait pas se conformer à ce paradigme qui a été au plus haut point incarné par un homme comme le général de Gaulle, mais qui dans un autre registre a pu l'être, avec beaucoup de subtilités par quelqu'un comme François Mitterrand[149] Au cours d'un entretien réalisé avec Mr Patrick Lecomte, nous avons pu mettre en évidence que cette stratégie, poussée à l'extrême pouvait même être appréhendée comme une bourde en terme de communication Avec le recul dont nous disposons, il parait aujourd'hui assez clair que les Français n'étaient pas prêts à accepter ce changement de style sûrement trop brutal. [...]

[...] En Octobre 2005, et, pour la première fois en France, ils ont effectué des envois massifs de mails politiques invitant à discuter du projet de l'UMP et à soutenir N.Sarkozy en utilisant une base d'adresses fournie par des fichiers commerciaux. Cette innovation bien entendu, suscité des mécontentements chez les internautes qui ont baptisé ce procédé de Sarko-spam Un an plus tard, en Octobre 2006, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a publié une recommandation qui encadre strictement la prospection politique sur Internet. [...]

[...] [123] P.Ridet ; Le Président et moi ; Op.cit. p.60. [124] Extrait de l'entretien voir annexes entretien Mr Boris le Ngec. [125] P.Ridet ; Le Président et moi ; Op.cit. p.60. [126] P.Ridet ; Le Président et moi ; Op.cit. p.60. [127] Ibid. [...]

[...] Ce n'est pas vraiment la communication mais la personne qui est différente et, forcément ça a des conséquences sur les messages. C'est le produit qui est différent donc forcément ça communique de la différence. On peut dire qu'il y a eu un peu plus de shows, une plus grande théâtralisation, à l'américaine en quelque sorte, même si on en est encore loin. Entretien Mr Thomas Zacharczuk Publicitaire Membre de l'équipe de communication de Nicolas Sarkozy pendant la campagne électorale des présidentielles de Mai 2007 Paris le 25/04/08 Thomas Zacharczuk: Vous, vous vous situez comment vis-à-vis de Nicolas Sarkozy déjà, vis-à-vis de sa politique ? [...]