La profession politique comme catégorie politique

Thèmes abordés

Activité parlementaire, politique, élections, suffrage censitaire, mandat parlementaire

Résumé du document

Comme l'a souligné Eric Phélippeau dans "L'invention de l'homme politique moderne", l'habitude qui s'installe fin XIXème siècle/début XXème siècle, de désigner les hommes politiques comme professionnels de la politique présente à l'époque un caractère profondément ambigü.
Le terme de professionnel de la politique est d'abord utilisé de manière très péjorative pour en réalité dénoncer les hommes politiques pour stigmatiser un certain comportement politique et en particulier pour souligner le caractère profondément immoral de leurs pratiques électorales, c'est-à-dire l'aptitude des hommes politiques à manier « la patte électorale ».

Extraits

[...] Et de fait pour ces individus qui n'ont pas de fortune personnelle pour qui le mandat signifie arrêter son activité professionnelle sans être rémunéré et bien pour ceux là, l'activité politique devient réellement une profession pour pouvoir continuer à l'exercer. On peut donc dire qui la naissance de la profession politique coïncide avec l'émergence de nouvelles élites politiques qui sont issues de l'extension du suffrage universel dans la société. En effet, ces nouveaux professionnels de la politique sont obligés de faire campagne d'où le terme de professionnel de la politique. [...]

[...] Dans une deuxième phase avec la généralisation du suffrage universel masculin, entre 1848 et 1939, l'activité se voit encore plus élargit à toute une série d'individus issue de la bourgeoisie moins fortunée (intellectuels, journalistes, universitaires, ) voire à des individus issus de milieux plus populaires (ouvriers, employés En termes de recrutement social, les premières assemblées de la IIIème République sont encore très largement composées d'individus issus de la haute Aristocratie et de la grande Bourgeoisie. Mais cela s'est profondément démocratisé à d'autres secteurs de la société et en particulier avec l'émergence des grands partis de gauche (socialiste, communiste, ouvrier). De sorte que l'activité parlementaire en générale s'est vulgarisée. [...]

[...] Précisément, le terme de professionnel de la politique émerge à ce moment là, au tournant du XIX et XXème siècle, non pas pour désigner tous les hommes politiques mais pour désigner ceux qui, contrairement aux individus issus de la haute Aristocratie ou de la grande Bourgeoisie, avaient besoin de tirer un revenu de la politique pour pouvoir tout simplement faire de la politique, exercer une activité politique, détenir un mandat parlementaire. C'est-à-dire tous ceux qui sont issus des couches moins favorisés de la population et qui ne peuvent pas se permettre à l'époque d'exercer en quelque sorte une activité bénévole que serait la politique. Tous ceux qui sont issus des couches les moins favorisées de la population et qui veulent exercer une activité politique pour représenter les idées de la gauche. Le terme professionnel de la politique émerge pour désigner les gens du vulgaire dût à l'activité condamnable. [...]

[...] La profession politique comme catégorie politique Comme l'a souligné Eric Phélippeau dans L'invention de l'homme politique moderne, l'habitude qui s'installe fin XIXème siècle/ début XXème siècle de désigner les hommes politiques comme professionnel de la politique présente à l'époque un caractère profondément ambigüe. Le terme de professionnel de la politique est d'abord utilisé de manière très péjorative pour en réalité dénoncer les hommes politique pour stigmatiser un certain comportement politique et en particulier pour souligner le caractère profondément immoral de leurs pratiques électorales c'est-à-dire l'aptitude des hommes politique à manier la patte électorale Le terme est utilisé par tous types de gens, des journalistes, des intellectuels, mais aussi des hommes politique pour condamner ceux qui font de la politique leur profession c'est-à-dire ceux qui font de la politique non plus un art mais bien un métier donc non plus ceux qui font de la politique une activité de loisir, une activité noble, mais ceux qui en font de la politique leur métier et dont ils en tirent un revenu, un moyen de subsistance. [...]