Le passé proche peu glorieux de l'Allemagne, marqué par l'échec de la République de Weimar et l'horreur mise en place par le IIIe Reich, a eu une grande influence dans la mise en place du nouveau régime démocratique allemand. La Loi Fondamentale a ainsi été mise au point pour éviter que les défauts de ces deux anciens régimes ne se réitèrent.
Cette Loi Fondamentale fixe notamment les règles concernant le système électoral.
L'Allemagne est un Etat fédéral. Les élections du Bundestag, l'Assemblée fédérale comportant le pouvoir législatif, permettent la représentation du peuple ainsi que celle des Etats fédérés. Observons en quoi le mode de scrutin qui concerne ces élections est particulièrement original.
[...] Le parti peu scrupuleux obtiendrait alors, en plus de ces sièges obtenus de façon officieuse au suffrage majoritaire, une compensation très importante de sièges grâce au scrutin proportionnel (n'ayant pas obtenu de sièges au scrutin direct, puisque n'ayant pas présenté de candidats officiels, le parti se verrait remettre de nombreux sièges pour que la proportionnalité du scrutin des listes soit respectée). Ce cas de figure, qui n'est que théorique et n'est encore jamais arrivé, pourrait mettre à la tête du pouvoir un parti très dangereux. Annexe Il s'agit du bulletin de vote qui est délivré aux électeurs allemands. On voit bien que ces derniers doivent réaliser deux votes : le vote pour un candidat au scrutin majoritaire (colonne de gauche) et le vote pour une liste de parti qui est au scrutin proportionnel (colonne de droite). [...]
[...] Il y a ici une très forte originalité du système électoral allemand, puisque ce dernier allie à la fois le mode de scrutin majoritaire et le mode de scrutin proportionnel : c'est donc un système hybride, un système mixte. Les députés qui siégeront au Bundestag seront ceux qui ont été élus directement et ceux qui étaient à la tête des listes qui l'ont emporté. cas particulier Une situation particulière peut advenir. Il est déjà arrivé qu'un parti obtienne un nombre de sièges, grâce au scrutin majoritaire du premier vote, plus élevé que celui auquel il est censé avoir le droit selon la proportionnelle du second vote. [...]
[...] un scrutin qui comporte un parti majoritaire pour éviter l'instabilité parlementaire La mise en place du nazisme totalitaire a en grande partie été facilitée par les faiblesses de la République de Weimar. A cette époque les gouvernements étaient instables et les parlements peu cohérents. En effet, le mode de scrutin qui permettait l'élection du Parlement de la République de Weimar était beaucoup trop proportionnel, ce qui avait pour conséquence la présence de forces politiques aux opinions extrêmement variées au sein du Parlement. [...]
[...] Pour cela, les partis vont se voir accorder les sièges qui leur manquaient pour que leur représentation proportionnelle (dont la valeur est donnée par le second vote) soit respectée Il s'agit en fait d'un réajustement des résultats obtenus à la suite du premier vote majoritaire. Il y a donc une compensation proportionnelle qui assure la proportionnalité entre les voix obtenues par les partis sur le plan national et leur représentation à l'assemblée. C'est pour cela que l'on parle de mode de scrutin majoritaire à compensation proportionnelle. Le mode de scrutin est en réalité plus proportionnel que majoritaire. [...]
[...] Ceci est censé apporter plus de cohésion au sein du pouvoir, plus de stabilité. III) Avantages et défauts de cette originalité Avantages Le fait que le mode de scrutin soit hybride permet de combiner les avantages du système électoral majoritaire et ceux du système proportionnel : Au niveau local, le double vote permet à l'électeur de voter pour le parti dont il se sent le plus proche (vote plurinominal) et en même temps pour le candidat par lequel il souhaite se faire représenter à l'Assemblée (vote uninominal). [...]
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