La dernière partie du livre de Lionel Jospin, Le Mal napoléonien, publié au premier trimestre 2014 aux éditions du Seuil, est consacrée à l'empreinte du bonapartisme aujourd'hui.
Dans le vocabulaire politique, la récupération de l'image napoléonienne est fréquente. Notamment au niveau de la Droite forte, cette frange extrême de l'UMP, mais aussi dans les discours de Nicolas Sarkozy ou de l'extrême-droite : on fait référence à l'image d'un état fort, autoritaire, centralisé, en un mot bonapartiste.
[...] Le Général prend du recul Des défections successives au sein du RPF de la part de ses membres qui participent aux combinaisons politiques de la IVe, amènent de Gaulle à se détacher du mouvement mis en sommeil à partir de 1955. Il attend l'irruption d'une crise majeure qui lui redonnera sa chance. Le RPF représente une droite autoritaire dans le droit fil du bonapartisme. Le Général est même soupçonné de boulangisme Mais il ne se comporte jamais en imitateur de Bonaparte, compose avec les forces politiques existantes et n'hésite pas à quitter le pouvoir. [...]
[...] Le Mal napoléonien : L'empreinte du bonapartisme aujourd'hui : le général De Gaulle - Lionel Jospin Dans le vocabulaire politique, la récupération de l'image napoléonienne est fréquente. Notamment au niveau de la droite forte, cette frange extrême de l'UMP, mais aussi dans les discours de Nicolas Sarkozy ou de l'extrême droite : on fait référence à l'image d'un état fort, autoritaire, centralisé, en un mot bonapartiste. S'agit-il de fleurs de rhétorique ou de correspondance profonde ? Le gaullisme de la Résistance Le gaullisme de la Résistance n'est pas bonapartiste. [...]
[...] L'OAS mène une terreur en France et le Général obtient l'appui de la gauche et des Français. Il quitte l'OTAN et mène une politique très indépendante à l'extérieur. Il dote la France de nouvelles institutions et fonde la Ve République. Le Président peut, dans des circonstances exceptionnelles, exercer une sorte de dictature temporaire (proche du césarisme). L'exécutif l'emporte sur le législatif. Le gouvernement procède du Président, non du Parlement. Le Sénat est revalorisé, selon un modèle de type conservateur. Une vision autoritaire du pouvoir En 1962, de Gaulle instaure l'élection du Président au suffrage universel. [...]
[...] À partir de là, de Gaulle développe une vision autoritaire du pouvoir : - Pas de réelle séparation des pouvoirs ; - Pas de contre-pouvoirs ; - Admission difficile des institutions indépendantes (judiciaire par exemple) ; - Haute administration étroitement soumise (préfets) à un pouvoir politique partisan ; - Contrôle direct de l'ORTF ; - Justice sous influence ; - Relâchement des mœurs politiques (développement des affaires autour du SAC ou Service d'action civique chargé des basses œuvres, scandales financiers dans l'entourage du chef de l'État, délits et crimes dans les officines liées au pouvoir). Le Général est intègre, mais laisse agir ses services quand cela l'arrange. Une conception très personnelle du pouvoir. L'autorité contestée L'année 1968 est marquée par la révolte étudiante, incomprise par le Général parce que d'esprit antiautoritaire. La première réaction du Général est celle d'une répression dure. Elle sera modérée par Pompidou (à qui le Général ne pardonnera jamais d'avoir eu raison). [...]
[...] Son parti (UDR) obtient la majorité le 30 juin 1968. Mais cette victoire sera le chant du cygne du Général. Un an plus tard, son référendum se voit opposer un non de la majorité du peuple français et il se retire, n'admettant qu'un seul souverain : le peuple. Son lien avec le peuple est sans doute proche du bonapartisme : critique des partis, culte du grand homme, mythe du sauveur, exercice autoritaire du pouvoir, dureté face à l'opposition, identification à la grandeur de la France. [...]
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