"Le trompe-l’œil de la droitisation", Etienne Schweisguth

Résumé du document

La société française s'est-elle « droitisée » ? En effet, l'élection de Nicolas Sarkozy qui a su rassembler les électeurs de la droite modérée et du FN et la place prise dans le débat public par des thèmes comme l'immigration ou l'identité nationale semblent corroborer cette hypothèse. Cependant, Etienne Schweisguth ne croit pas en ce virage à droite de l'opinion française et propose une explication à la question au travers de ce texte. Tout d'abord, celui-ci distingue deux angles d'approche : le libéralisme économique, traditionnellement de droite et le libéralisme culturel porté par la gauche.

Extraits

[...] Ce dernier semble reculer devant une demande d'ordre et de discipline de la part des Français notamment à l'école et dans le domaine de la justice pourtant l'auteur remarque à juste titre que l'acceptation des différences et de l'immigration progresse et que la peine de mort est de moins en moins soutenue dans l'opinion. Il y a donc une progression des idéaux humanismes qui semble nuancer cette soi-disant droitisation de l'opinion. Cependant, les thèmes sécuritaires et d'identité nationale ont incontestablement joué un rôle majeur dans la campagne présidentielle de 2007 qui a même poussé la candidate socialiste à s'aventurer dans ces thématiques. [...]

[...] Concernant le libéralisme économique, Etienne Schweisguth doute de sa pénétration dans l'opinion française qui paraît plutôt retissant au libéralisme. En effet après avoir vu la gauche dans les années 1980 accepter l'économie de marché et le capitalisme, celle-ci s'est lancée dans une critique du libéralisme qui semble aujourd'hui rallier une large partie de l'opinion même de droite. Les Français apparaissent aujourd'hui inquiets face à la mondialisation et se prononcent globalement contre une plus grande flexibilité de l'emploi. Nicolas Sarkozy a donc remporté l'élection sur les questions d'immigration et de sécurité sans rencontrer de fortes oppositions sur les questions économiques et sociales sur lesquelles Ségolène Royal aurait pu le déstabiliser. [...]