Témoignage, le 5ème livre de Nicolas SARKOZY, n'est pas réellement un livre-bilan sur son action au Gouvernement, encore moins un livre-programme où sont détaillées des mesures précises. Il s'agit plutôt d'un autoportrait où Nicolas SARKOZY explique sa démarche pour servir son pays et valorise son expérience au Gouvernement. Il dévoile, au final, très peu de révélations fracassantes ou d'idées nouvelles puisqu'il reprend les grandes idées exprimées lors de ces récents discours, en particulier lors des Conventions Thématiques de l'UMP. Témoignage est une nouvelle étape dans la campagne pour 2007 – dont Nicolas SARKOZY reconnaît préparer l'échéance- dans lequel il essaie de montrer un visage ouvert et rassurant. On ne trouvera donc pas d'attaques contre Jacques CHIRAC et Dominique de VILLEPIN, si ce n'est de rares critiques formulées à demi-mot (le CPE, Clearstream…). Formidable outil de communication, écrit dans un style simple pour être accessible au plus grand nombre, ce ‘‘bréviaire du sarkozysme'' est un avant-goût de ce que sera le projet du futur candidat SARKOZY en 2007.
[...] Cette rupture, qui s'appuierait sur les classes moyennes, passerait par une valorisation du travail, en faisant en sorte que le travail paie plus que l'assistance. Les salariés garderaient la liberté de choisir entre travailler moins ou gagner plus. A celui qui travaille, je propose de gagner plus. A celui qui veut travailler, je propose de l'aider pour peu qu'il fasse l'effort minimum pour prouver qu'il veut s'en sortir. L'Etat ne peut pas mettre le pied à l'étrier de celui qui refuse de lever le genou. [...]
[...] Il entend redonner un espoir aux Français : Par notre volonté collective, tout est possible Au fond, par sa démarche mais également en voulant par exemple repenser le message international de la France, le ‘'Sarkozysme'' serait le Gaullisme d'aujourd'hui : Le Gaullisme, c'est d'abord une liberté intellectuelle. Le Gaullisme, c'est ensuite le choix de préserver la France éternelle par le mouvement et la réforme plutôt que par l'immobilisme. [ ] Le Gaullisme, c'est un rassemblement populaire de Français de toutes conditions autour de l'amour de notre pays et de la fierté d'être français. Le Gaullisme, c'est enfin une certaine conception de l'homme. C'est la conviction qu'en tout être humain, une étoile intérieure brille, un rêve secret attend, un idéal espère. [...]
[...] Dans un cas on promeut, dans un autre on nivelle. Mon choix est fait, c'est celui de la promotion sociale, c'est-à-dire l'espoir donné à chacun que par son travail et son mérite, il vivra mieux que ces parents, ses enfants mieux que lui, et de cela il sera le témoin heureux et serein. Rompre avec le retard français : moderniser l'Etat et réformer l'Education Nationale Nicolas SARKOZY assume un libéralisme régulé car il rappelle que le capitalisme, contrairement au communisme, est le seul mode de fonctionnement de l'économie qui crée les richesses suffisantes susceptibles d'être partagées par le politique. [...]
[...] Il prône également la liberté de choix de méthode pour les enseignants et de projet éducatif pour les établissements. Il défend également la discrimination positive (qu'il qualifie d'action volontariste pour permettre aux jeunes issus de l'immigration ou de quartiers difficiles d'accéder aux filières d'excellence (par le tutorat, par le partenariat entre lycée et grandes écoles, etc.) pour permettre une diversité de notre élite. S'agissant de l'enseignement supérieur, il milite pour une augmentation des moyens (pour l'enseignement et pour la recherche), une autonomisation des universités françaises, une orientation sélective des étudiants à la rentrée, pour que les universités françaises puissent rivaliser avec les universités étrangères. [...]
[...] Il remet de surcroît en question le droit de grâce et souhaite que le Pouvoir de nomination du Président soit désormais plus transparents (ratification parlementaire des nominations). Dans ce schéma, le Parlement serait renforcé (possibilité de prendre des résolutions déclaratives non-normatives, augmentation du pouvoir de contrôle des parlementaires sur le Pouvoir Exécutif, suppression de l'article 49-3, introduction d'une dose de suffrage proportionnel pour représenter et inclure les partis protestataires, renforcement du statut de l'opposition, rédaction de livres blancs, limitation de l'inflation législative ) afin d'y développer une culture du débat et du compromis pour transformer le pouvoir législatif en véritable contre-pouvoir. [...]
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