"Les partis politiques" de Pierre Brechon

Résumé du document

Pierre Bréchon est professeur de sciences politiques à l'IEP de Grenoble, directeur du doctorat de Sciences politique et chercheur au CIDSP (centre d'Information des Données socio–politiques). Dans cet ouvrage, Pierre Bréchon présente d'une façon claire et synthétique les différentes traditions d'étude sur les partis politiques, en en soulignant forces et faiblesses, ainsi que des données sociologiques sur les électeurs, les adhérents, les militants et les élites politiques. Surtout, il analyse l'évolution des formes partisanes en France et en Europe en montrant que s'il y a bien un effritement des liens des partis avec la société, il y a au contraire renforcement de leurs liens avec les Etats. Pourquoi les partis n'ont-ils pas une bonne image ? Une démocratie sans partis politiques est-elle possible ? Vers quelles évolutions se dirige-t-on ? Autant de questions auxquelles cet ouvrage tente d'apporter une réponse.

Extraits

[...] Qui sont les militants ? - Définition : Catégorie de militants actifs dans leur organisation, qui payent la carte chaque année et consacrent du temps et de l'énergie pour leur parti. - Baisse du recrutement et de l'engagement dans les partis. Théorie récurrente de la crise permanente : montée de l'individualisme et repli général sur la vie privée. Mais on a pourtant en parallèle le développement du militantisme associatif, de mouvements sociaux puissants. Explications plausibles : la société actuelle est plutôt marquée par l'individuation. [...]

[...] Pour Philippe Braud, ceci est cause de l'ampleur des moyens que possèdent les dirigeants d'un parti pour se maintenir au pouvoir. Ils contrôlent l'ensemble de l'appareil central et peuvent ainsi faire appliquer leurs décisions dans les moments opportuns. Tendance générale à l a professionnalisation. Avec la technicisation des tâches, les partis ont souvent recours à des permanents dont le degré de compétence prime sur celui de la conviction idéologique. On observe de plus en plus de catch all parties partis qui se veulent rassembleurs autour de quelques valeurs consensuelles. [...]

[...] Le cas de la France On observe une baisse du nombre des adhérents depuis le début des années 1980. 1946 -1948 : âge d'or des partis, acteurs importants de la reconstruction (entre 1,3 et 1,5 millions d'adhérents) Début de la Vème République : effectifs très modestes ( mb au total) Début des années 1980 : augmentation des effectifs, avec au total adhérents environ en 1982. Milieu des années 1980 : chute très nette des effectifs à cause de la perte des adhérents dans les partis de gauche (baisse surtout massive au PCF), qui n'est plus compensée par la montée des effectifs à droite (RPR et FN) Actuellement : membres au total, soit un peu plus de de la population de plus de 18 ans. [...]

[...] Mais cette thèse est très discutée: On ne compte pas plus d'électeurs mobiles aujourd'hui qu'en 1960 L'électeur volatile semble plus souvent être un électeur peu politisé, n'ayant pas intégré de système de valeurs. La mobilité électorale n'est pas plus rationnelle que la fidélité. L'appartenance à des systèmes de valeurs semble expliquer le vote. Mais il n'est pas toujours de déceler dans ces facteurs les évolutions qui sont l'effet des conjonctures électorales et ce qui relève d'une tendance structurelle, à savoir la montée d'une culture de l'individuation dans la société française. [...]

[...] De l'evolution des partis dans des systèmes politiques 1. Les différents systèmes politiques Les partis sont interdépendants, puisqu'ils cohabitent dans le même système, dans le même environnement politique et géographique. C'est la compétition nationale qui structure le système de partis, même si l'on compte quelques exceptions, comme en Autriche où le moindre élu local dans les conseils municipaux a une étiquette politique, à la différence des conseillers municipaux français qui n'ont pas d'étiquette politique (les partis français n'ayant pas assez de militants acceptant d'être dans des petites communes). [...]