Très tôt la notion de parti évoque des luttes entre groupes autour d'enjeux centraux de la société. Ils sont le lieu d'expression des conflits centraux d'une société et le lieu de leur régulation. De manière générale, quatre critères doivent être réunis pour qu'on puisse parler de parti politique : il faut une organisation durable, et complète. Son objectif doit être la conquête du pouvoir. Il doit être à la recherche du soutien populaire.
Marx Weber énonce une définition insistant sur le caractère associatif et relationnel d'un parti politique, composé d'individus et de sous-groupes qui doivent articuler ensemble leurs volontés. Si elle met bien l'accent sur l'objectif de conquête du pouvoir, elle souligne aussi que ce sont les chefs qui profiteront de cette conquête, grâce aux militants et à leur action auprès du corps social qu'ils cherchent à mobiliser. Cette définition insiste également sur le nécessaire caractère libre de l'adhésion à un parti politique.
Au moins à l'origine, dans la crise sociétale qui lui donne naissance, un parti a toujours une cause à défendre et pas n'importe laquelle. Tirant les conséquences de cette affirmation, Daniel-Louis Seiler définit les partis politiques comme des organisations visant à mobiliser des individus dans une action collective menée contre d'autres, pareillement mobilisés, afin d'accéder, seuls ou en coalition, l'exercice de fonctions de gouvernement. Cette action collective et cette prétention à conduire la marche des affaires publiques sont justifiées par une conception particulière de l'intérêt général.
[...] Ainsi, des repolarisations idéologiques se manifestent. Chacun veut élaborer le sens de sa vie, faire des expériences sur ce qui est bien pour lui, dégager sa propre vision du monde. Chacun veut se faire ses propres références idéologiques sans s'en remettre à un système tout construit auquel il suffirait de faire confiance. Ces deux tendances de la modernité rationalité et individualisation contribuent à l'affaiblissement des grands systèmes idéologiques trop bien bouclés et à la perte d'emprise des certitudes politiques, tout comme elles expliquent les phénomènes de décomposition des grands phénomènes religieux. [...]
[...] Les partis politiques sont des lieux de production idéologique. La mobilisation des citoyens ne peut s'accomplir seulement au nom de la compétence des candidats. Les professions de foi et les tracts électoraux comportent toujours des référents idéologiques plus ou moins marqués. Et si tous les partis produisent de l'idéologie, le repérage de ces systèmes de représentations et de valeurs politiques qui unifient les membres d'une force politique n'est cependant pas chose aisée. Périodiquement le thème de fin des idéologies politiques rejaillit dans l'opinion. [...]
[...] Les pays nordiques se caractérisent par des taux élevés d'adhésion. L'évolution depuis le début des années 1960 se caractérise pourtant par une baisse des pourcentages dans de nombreux pays ou parfois une stabilité. Les adhérents sont non seulement moins nombreux, mais leur moyenne d'âge est aussi plus élevée. Les adhérents ne sont pas à l'image de la population. La surreprésentation des hommes parmi les pays européens existe. Des différences de catégories sociales apparaissent également. Les adhérents des partis politiques sont surtout des membres des classes moyennes et supérieures avec bien sûr des écarts entre partis de droite et de gauche. [...]
[...] Au final, les partis politiques ne sont pas très aimés, ils ne représentent que pour une faible part de la population une référence institutionnelle forte et un critère impératif de choix électoral. La sympathie partisane ne mesure pas une identification forte et une fidélité sans faille. L'identification à un parti ne génère pas toujours une identité politique forte, comparable à celle d'un adhérent ou d'un militant. Il s'agit plutôt d'une référence flottante, d'une option plus ou moins stable liée au système idéologique et aux valeurs de l'individu. L'adhésion aux partis apparaît donc très mesurée et conditionnelle, non dénuée d'esprit critique. [...]
[...] Dans de nombreux pays, l'adhérent joue un rôle croissant dans le choix des candidats aux élections et aux responsabilités partisanes. Après avoir sélectionné les candidats, les partis contribuent à les faire élire. Les partis jouent une fonction importante dans l'émergence des élites politiques, des professionnels de la gouvernance et de la régulation sociale. Les partis sont, quand ils sont au pouvoir, censés coordonner et contrôler la politique gouvernementale. Mais la coordination des politiques mises en oeuvre est souvent assez théorique. [...]
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