L'ouvrage de Robert Michels (1876-1936), "Les partis politiques", fait figure de référence de la science politique contemporaine. L'ouvrage est publié en 1914, à la veille de la Première Guerre mondiale. Robert Michels se demande si l'idée selon laquelle toutes les organisations politiques sont oligarchiques peut être vérifiée. Pour cela, il prend pour objet d'étude les partis socialistes occidentaux, en particulier le SPD (Parti social-démocrate allemand), qui peuvent être considérés comme le cas le moins favorable à son hypothèse théorique dans la mesure où ils revendiquent un
fonctionnement totalement démocratique.
[...] Une analyse qui donne une vision négative du peuple dans son acception politique. Roberto Michels appartient au courant théorique de la sociologie dite élitiste qui apparaît au tournant du XXème siècle. Les théories élitistes postulent que l'émergence de nouvelles élites détentrices du pouvoir est inévitable. Elles se construisent sur une opposition aux interprétations marxistes et à une vision libérale qui affirme que l'autorégulation des citoyens est possible. Dans l'ouvrage, l'auteur cite les deux figures majeures des théories élitistes, Gaetano Mosca et Vilfredo Pareto. [...]
[...] C'est à ceux de ses membres qui se distinguent le plus par leur compétence et leurs capacités que chaque parti confie les charges les plus éminentes, les charges qui comportent, à son avis, le travail le plus utile et le plus efficace (p. 95) Les dirigeants sont alors favorables à une modération des idées originelles du parti, qui prônaient une rupture avec le système établi. Il y a donc également une rupture déologique qui se crée entre majorité dirigée et minorité dirigeante mais aussi entre cette dernière et la base électorale qui lui a permis d'obtenir un certain nombre de mandats de parlementaires. Tous les partis poursuivent de nos jours un objectif parlementaire. [...]
[...] 36). A travers cette phrase, on ne peut s'empêcher de songer à Adolphe Hitler et à l'expérience nazie des années 1930-1940 en Allemagne. De nombreux politologues, comme Raymond Aron, lui contestent sa vision de l'oligarchie : ils lui reprochent sa conception moniste de l'oligarchie. Pour les partisans de l'existence d'un système polyarchique l'élite n'est pas homogène, unifiée et solidaire, mais plurielle, et tient son pouvoir de domaines différents : politique mais également économique ou culturel. [...]
[...] Nous retrouvons dans Les partis politiques cette même idée : Dans la vie des partis démocratiques on peut observer les signes d'une indifférence politique analogue. Seule une minorité, et parfois une minorité dérisoire, prend part aux décisions du parti. Les résolutions les plus importantes, prises au nom du parti le plus rigoureusement démocratique, c'est-à-dire du parti socialiste, émanent le plus souvent d'une poignée d'adhérents (p. 33). Une nouvelle fois, l'auteur fait un parallèle entre le régime démocratique et les partis socialistes. [...]
[...] Quiconque a réussi à conquérir le pouvoir cherchera généralement à le consolider et à l'étendre, à multiplier les remparts autour de sa position, de façon à rendre celui-ci inattaquable et à la soustraire au contrôle de la masse (p. 132). Sur le plan organisationnel, ces dirigeants bénéficient de trois types de privilèges : statutaire, d'information et de notoriété. Les moyens d'action pratique, comme la gestion des finances ou des adhérents, ainsi qu'une capacité d'influence au sein des instances de décision, constituent des privilèges statutaires. Le principe de rémunérer tous les services rendus est un facteur qui contribue dans une mesure appréciable à renforcer la bureaucratie du parti et favorise puissamment le centralisme (p. [...]
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