Vote “contestataire”, vote “ras-le-bol”, vote “révolutionnaire”, “nationaliste”, “fasciste”, “raciste”, “rebelle”… Les qualificatifs ne manquent pas pour définir les motivations en faveur du vote Front national. En général ces dernières semblent s'articuler autour d'un profond sentiment de crainte et de déception dans un monde en changement perpétuel du fait d'une espèce de nomadisme retrouvé.
Et si celles-ci peuvent paraître à beaucoup comme dérangées voire grotesques, il convient néanmoins d'analyser et ceci notamment par le biais de l'outil statistique en vue de voir ce qui se cache réellement derrière ces bulletins qui avant la présidentielle de 2007 était en progression depuis 1984. Dans cette optique il semble convenu de partir de ce qui est souvent admis au sujet de l'électorat frontiste et de voir ce que les chiffres ont à nous dire là-dessus et d'essayer de dégager un lien causal entre les différents électeurs.
[...] Cependant et quelque peu alarmant autour d'un quart des citoyens aurait voté Front National au moins une fois ! Sur la relation entre la personnalité charismatique de son leader et le vote : Beaucoup d'observateurs, s'il ne tombe pas majoritairement en accord avec le contenu reconnaissent de façon unanime les qualités de forme de Jean Marie Le Pen -sa maîtrise de la langue, ses qualités oratoires On pourrait par conséquent penser que ce sont en grande partie justement ces qualités du leader qui attire tant d'électeurs, et cela dans la lignée des précédents historiques comme Hitler ou Mussolini. [...]
[...] Sur la position prise par l'électoral FN dans l'espace politique : Un peu hâtivement on pourrait penser que le vote en faveur du Front National serait dans les faits un vote de type extrême droite ou populiste. Or l'appui de l'outil statistique permet de discréditer fortement cet avis. Effectivement les personnes interrogées et se donnant l'étiquette “extrême droite” auraient en fait d'autres préférences électorales ou partisanes : près de la moitié d'entre eux auraient voté Chirac, Balladur ou De Villier loirs de la présidentielle de 95. [...]
[...] Sur le transfert des voix du PC vers le FN : Certains ont tenté d'expliquer la montée du FN comme un contre poids au déclin du Parti Communiste Français. Ceci est notamment illustré par la plaisanterie électeur du FN ; c'est un communiste qui s'est fait cambrioler deux fois”. Plus sérieusement les soutiens de cette thèse s'appuient sur des supposées corrélations entre les concordances chronologique et géographique ainsi que la forte présence d'électeurs ouvriers et des classes populaires dans les deux électorats. [...]
[...] Deuxième Partie : synthèse et conclusion De ce qui précède on peut reconnaître que le vote Front National est particulièrement difficile à établir. Beaucoup d'idées reçues qui une fois passées sous l'optique des sondages et autres statistiques tendent à être discréditer ne serait-ce que partiellement. Ceci étant dit il semble légitime d'être en droit d'affirmer que celui-ci se structure principalement autour du thème de l'immigration à laquelle ses votants incombent tous les malheurs de la nation : chômage, faible croissance des salaires, le sentiment de se sentir étranger dans son propre pays, l'appréhension d'une insécurité débordante : le rattachement croissant dans l'Union européenne exaltant cette impression. [...]
[...] Ces électeurs voient en lui justement le message rassurant d'un leader opposé à la classe politique depuis longtemps (ralliant déjà au “sortez les sortants” poujadiste en 56) et prêt à assurer la défense de ces Français en difficulté, souvent gênés -il est justement difficile pour les instituts de sondage de prévoir le score du FN du fait que ses électeurs n'admettent pas facilement leur vote - mais malgré tout prêts à recommencer car “toujours rien n'a changé”. [...]
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