Matignon rive gauche, publié en octobre 2001 dans un contexte de crise internationale majeure, a provoqué de vives réactions de la part de la classe politique française. Réquisitoire contre la cohabitation, cet ouvrage a été accusé de porter atteinte à l'autorité et à la l'unité de l'Etat, ainsi qu'à la cohésion nationale
[...] Enfin, l'adoption d'une nouvelle loi de finances met fin au règne de l'ordonnance du 2 janvier 1959, est perçue par l'auteur comme une réforme de la Constitution financière de la France Tous ces changements sont autant d'illustrations de l'audace et de l'ambition du gouvernement. L'exemple de la Corse en est en quelque sorte le symbole. Le Premier ministre a abordé le problème corse de son entrée en fonction. Le processus Matignon engagé officiellement en décembre 1999 est une démarche courageuse et risquée avec une perspective à long terme, peu compatible avec le contexte de la cohabitation. [...]
[...] Trois sujets d'étude principaux se dégagent de Matignon rive gauche : l'exposé les méfaits de la cohabitation est l'axe central autour duquel s'articule la description du fonctionnement technique du gouvernement, et des politiques suivies par ce dernier. Les données d'une cohabitation néfaste Olivier Schrameck va à l'encontre de l'opinion publique dominante en dénonçant les ressorts de la cohabitation qui sévit depuis 1997 dans notre pays. Selon lui, il n'est pas de pire situation qu'un pouvoir exécutif divisé contre lui-même Car cela nuit à la cohésion gouvernementale, en entraînant une constante contradiction du pouvoir. [...]
[...] Or, en publiant ce verbatium, Olivier Schrameck semble s'être mué en politique aguerri. Son ouvrage peut ainsi être vu comme un véritable plaidoyer de la politique menée depuis cinq ans par Lionel Jospin, ce qui nuit obligatoirement à la pertinence de Matignon rive gauche. Son réquisitoire contre la cohabitation remplit en réalité un seul objectif : préparer le terrain pour le Premier ministre à l'aube des présidentielles et convaincre les Français de lui donner en 2002 la charge suprême. En affirmant que la cohabitation affaiblit la France, il accuse en quelque sorte le Président de la République d'avoir non seulement provoquer cette situation en 1997 suite à une dissolution manquée, mais également de l'avoir acceptée cinq longues années. [...]
[...] Pour y répondre, Matignon s'est montré particulièrement efficace, autant dans la gestion des crises saisonnières marquées par l'imprévisible, que dans l'établissement de grandes réformes. Cet Hôtel, siège et centre nerveux du gouvernement détient en effet la capacité d'agir rapidement, et de rendre opérationnel au plus vite un ordre du Premier ministre. C'est ainsi dans ce cadre restreint de la rive gauche que s'est réaliser effectivement, le programme de Lionel Jospin. Olivier Schrameck tente en dernier lieu de retranscrire le foisonnement de réformes engagées par le gouvernement. [...]
[...] Face à cela, le rôle d'impulsion et d'animation du Premier ministre est primordial : au-delà de sa fonction d'arbitre des différends, il peut imposer lui-même une politique si un accord préalable entre les ministères s'est avéré impossible à obtenir. Pour la gestion de son gouvernement, Lionel Jospin a donc mis tout en œuvre pour éviter les blocages, en favorisant l'équilibre entre les quatre formations politiques, et refusant que les divergences partisanes se reflètent dans le fonctionnement quotidien du gouvernement. Olivier Schrameck insiste largement sur la description de l'Hôtel Matignon, lieu de pouvoir par excellence, regroupant les collaborateurs et les services du Premier ministre. [...]
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