"Histoire des idées politiques : les droites en France", René Rémond (1982)

Résumé du document

René Rémond est un personnage qui a beaucoup apporté à l'historiographie française. On lui doit notamment une trentaine d'ouvrages d'histoire politique, intellectuelle et religieuse de la France aux XIXe et XXe siècles tels que la vie politique en France depuis 1789, "Histoire de la France religieuse". Son ouvrage le plus célèbre, "La Droite en France de 1815 à nos jours" est devenu un classique des sciences humaines. Il est renommé pour sa quatrième édition en 1982 (c'est celle qui nous intéresse) et prend le titre "Les Droites en France".

Dans cet ouvrage, René Rémond s'attèle à une analyse de la droite française de 1815 à nos jours. Mais avant de commencer son analyse à proprement parler, l'auteur cherche à définir la droite. En effet, la droite, né en 1789 d'une opposition concernant le droit de veto du roi, est un terme qui pose des problèmes de définitions : qu'est-ce qui fait qu'une formation est de droite ? N'y a-t-il qu'une seule droite ? La dualité droite-gauche est-elle bien adaptée ?

Extraits

[...] Les groupuscules, qui sont nés quand on a vu que Maurras ne prendra jamais de risque pour combattre la république par l'illégalité, se rapprocheraient plus du fascisme. Le problème c'est que ces groupes n'ont jamais eu de poids politique. René Rémond s'intéresse ensuite aux ligues de l'entre-deux- guerres et se demande si elles n'ont pas pu être fascistes. Au terme de sa réflexion il en conclut que c'est plus la gauche qui a exagéré ce phénomène de fascisme sur les ligues qui n'étaient en fait que leur adversaire traditionnel. Trois nouvelles tendances de droite émergent après la Seconde Guerre mondiale. [...]

[...] En 1879, les républicains de gauche prennent donc le pouvoir, les droites perdent leur prééminence et deviennent résiduelles. Cependant, elles continuent de marquer le paysage politique français par leurs revues, leurs journaux et leurs députés qui siègent encore à l'Assemblée nationale. Les droites ne jouent donc plus de grand rôle politique dans les années 1890, elle souffre en plus d'un désavantage : les facteurs psychologiques de conservation politique, peur de l'aventure, désir de stabilité, jouent maintenant en faveur de la République. [...]

[...] Les orléanistes pensaient pouvoir contrôler le neveu de Napoléon Ier mais ils n'y arriveront pas, le coup d'État du 2 décembre tranchant les conflits. En effet, quand le parti de l'Ordre a pris le pouvoir, des tensions commençaient à naître entre orléanistes et légitimistes qui sont pour un libéralisme parlementaire et les bonapartistes, partisans de l'antiparlementarisme et de l'autorité. De plus, ce coup d'État va définitivement emporter le bonapartisme à droite. Les légitimistes et les orléanistes vont donc se retrancher dans l'opposition. L'Eglise va quant à elle se rallier assez facilement à ce nouveau régime. [...]

[...] Un an plus tard, il est le premier président de la nouvelle université Paris X Nanterre et ce jusqu'en 1976. Dans le même temps, il est directeur de la Revue historique. En 1978, il participe à la création de l'Institut d'Histoire du Temps Présent (IHTP), dont il est le premier président de 1979 à 1990. Il est également, de 1988 à sa mort, président du Conseil supérieur des archives. Le 18 juin 1998, il est élu au premier fauteuil de l'Académie française. [...]

[...] Il cherche aussi à garantir les acquis révolutionnaires (il est l'héritier de la France nouvelle). Enfin, il cherche aussi à garantir l'ordre donc le bonapartisme souhaite un régime autoritaire. Le désastre de Sedan en 1870 marque l'effondrement du régime bonapartiste. C'est l'avènement d'hommes nouveaux qui ont fait leurs apprentissages dans l'opposition républicaine. Cependant, le suffrage universel va une nouvelle fois donner sa confiance aux droites monarchiques (légitimistes et orléanistes) qui prennent le pouvoir sous la IIIe République. Le bonapartisme lui, sera pendant un temps réduit au silence car l'Empire est rendu responsable de la défaite, mais il est encore présent dans l'appareil administratif (armée, clergé). [...]