Mitterrand commence tout d'abord par critiquer la IVe République, qui juridiquement rompait significativement avec la IIIe, mais qui politiquement était la copie pratiquement conforme du régime antérieur. Ainsi il note avec raison le fait que la coutume est bien plus forte qu'un texte, fut-il constitutionnel.
Selon lui, le seul mérite de la IVe est l'élaboration d'une construction européenne. Au-delà de son simple et unique mérite, la IVe a eu moult défauts : la non-adoption de la CEDH par De Gaulle, l'irrespect de la lettre constitutionnelle, le brutal choix et permanent entre l'immobilisme ou la crise ainsi que des dépenses abusives.
Mais il ne faut pas s'y tromper, la critique essentielle de l'œuvre vise bien une seule et unique direction : le général de Gaulle en personne.
En effet, Mitterrand l'accuse d'avoir délibérément poussé la IVe à la destruction afin de pouvoir apparaître comme étant la seule alternative possible à la catastrophe.
[...] Tous es organes institutionnels vivotent dans le secteur que leur loue à titre précaire le Pésident. Mitterrand aborde successivement ces avilissements. Valet gouvernemental Le gouvernement, selon Mitterrand ne dispose que du droit d'appliquer la ligne d'orientation et les mesures prises auparavant par le président de la République. L'auteur critique le monisme renversé, c'est-à-dire le fait dans un régime parlementaire le gouvernement soit donc juridiquement responsable devant l'Assemblée, mais que politiquement ce dernier ne soit responsable que devant le chef de l'Etat dont il procède. Ainsi, le gouvernement est assujetti au chef de l'Etat. [...]
[...] De plus, Mitterrand note que le conseil d'État peut tout contrôler mis à part évidemment la loi que vote le parlement, mais aussi les actes de gouvernement. Magistrature qu'on évincera Mitterrand passe une grande partie de son livre sur le sujet du troisième des pouvoirs, à savoir la justice. En effet selon lui, c'est précisément en se penchant sur la justice sous De Gaulle que l'on arrive à déceler et à prouver la véritable nature du régime caché sous un vernis démocratique. [...]
[...] Comme bon nombre de parlementaires, il connaît les vertus bénéfiques d'une décision prise en assemblée et redoute celle étant prise arbitrairement par une seule et unique personne, en l'occurrence le général de Gaulle. Enfin, le livre, comme l'on sait, a été publié en 1964. Il faut bien saisir que cela ne faisait, qu'au maximum, six ans de pratique constitutionnelle. Ainsi, certaines situations ne sont pas encore apparues. C'est le cas d'une circonstance majeure : la cohabitation, connue plus tard en 1986, sous Mitterrand. [...]
[...] Ces prétendues circonstances seraient permanentes. Domaine réservé élargi Mitterrand dénonce le domaine réservé du président qui n'est pas inscrit dans la Constitution et qui donc la contrarie. En interprétant abusivement l'article 15 qui fait de lui le chef de l'armée et l'article 20, qui l'autorise à négocier et à ratifier les traités, de Gaulle fait passer sous sa seule responsabilité, les Affaires étrangères et la défense nationale. Il n'y a plus de relations entre la France et les autres pays, mais seulement entre de Gaulle et le reste du monde. [...]
[...] En ce sens, les propos de Mitterrand se présentent comme une riposte à ceux du général, le régime de monarchie républicaine ou de République nouvelle et qualifiée la même année de coup d'Etat permanent. Il faut bien comprendre enfin plusieurs choses D'une part, le livre calomniant de Gaulle a été conçu et surtout publié en 1964 dans le but des élections présidentielles l'année suivante. En effet, Mitterrand candidat, escomptait quelque peu produire des doutes, des questions, peut être des mécontentements de la part de l'opinion publique, soutenant majoritairement de Gaulle. [...]
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