Le coup d'Etat permanent, pamphlet de François Mitterrand dirigé contre Charles de Gaulle et le régime gaulliste en général, a été publié par l'éditeur Plon en 1964 pendant la présidence de de Gaulle. Quand il publie cet essai, Mitterrand, à la tête de la Convention des Institutions Républicaines, est un opposant de gauche au régime gaulliste. Ministre sous la IVème République, il s'oppose de façon virulente à la Vème République, à sa façon de réagir et au gaullisme qui la fait fonctionner. Ma démarche dans l'étude de cet essai est simple. Je vais suivre le déroulement du livre de façon quasi linéaire (mon plan ressemble fort à celui du livre) et vais, dans chaque partie, m'attacher à expliquer la logique de l'argumentation de Mitterrand. Chaque explication sera accompagnée de commentaires et de prises de position quant à la pertinence et à la recevabilité des thèses de l'auteur.
[...] L'analyse de Mitterrand est pleine de bon sens tant la situation prête à sourire. Toutefois, on pourrait lui rétorquer que de Gaulle s'est comporté en grand homme d'État en parachevant la décolonisation. Celle-ci était nécessaire et de Gaulle l'avait bien sentie et malgré ses propres convictions, il l'a menée à bien. En réalité, Mitterrand respecte profondément de Gaulle, mais c'est la manière dont il exerce le pouvoir qui lui déplaît et il n'hésite pas à le qualifier de dictateur. Il qualifie même le gaullisme de virus ou de dictature rappelant Vichy. [...]
[...] Tout d'abord, au sein même de l'exécutif, le président de la République fait de l'ombre au gouvernement. L'exécutif est domestiqué et le premier ministre est l'aide de camp du président. Pompidou déclarant même que le premier ministre est le premier des ministres Pourtant, d'un point de vue constitutionnel, le premier ministre dispose de beaucoup d'attributions. L'article 21 disant par exemple qu'il dirige la politique du gouvernement. Or, dans le système gaulliste, le premier ministre n'est qu'un exécutant de la volonté du président de la République. [...]
[...] Mais le général de Gaulle a accédé au pouvoir, par l'intermédiaire de la présidence du conseil, de façon démocratique, désigné par Coty et investi par l'assemblée. L'appellation coup d'Etat paraît donc un peu excessive. L'historien Michel Winock met en avant la nécessité d'un changement de régime. La IVe République, incapable de répondre aux défis de son temps était en lente décomposition, la crise algérienne ne faisant qu'accélérer un processus irréversible. La critique de De Gaulle et des gaullistes Ce coup d'État fait rejaillir une certaine haine envers De Gaulle et les gaullistes de la part de Mitterrand. [...]
[...] Ensuite, l'auteur met en exergue les dérives du contrôle judiciaire du pouvoir. Non content d'empiéter sur le législatif, le président de la République empiète sur le domaine judiciaire. Un exemple marquant développé par l'auteur est celui de la cour de sûreté qui met en place la justice politique La cour de sûreté veille à la sûreté de l'État et réprime toutes les atteintes à son intégrité. Les opposants politiques sont donc poursuivis s'ils critiquent le régime. Selon l'auteur, il vaut mieux commettre un meurtre qu'être opposant politique. [...]
[...] L'affaiblissement du parlement À présent nous allons nous pencher sur des réductions temporaires du rôle du parlement. Ces réductions ne sont que temporaires, mais nous allons voir, et Mitterrand nous le prouve, qu'elles sont utilisées de façon abusive. Ici, il est question de l'article 16 donnant les pleins pouvoirs au président de la République et de l'article 38 sur les ordonnances. Mitterrand ne critique pas l'article 16 dans le fond car il est parfois nécessaire, dans des situations extrêmes, de confier tous les pouvoirs à un seul. [...]
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