La France vers le bipartisme ? est un court essai écrit par Gérard Grunberg, directeur de recherche CNRS au CEVIPOF et directeur scientifique de Sciences Po, et Florence Haegel, directrice de recherche FNSP au CEVIPOF. Les recherches du premier portent sur la sociologie politique et notamment la sociologie électorale et les partis politiques. Quant à Florence Haegel, ses domaines d'études sont la sociologie des partis politiques et du système partisan et les processus de politisation individuelle. Ils ont écrit cet essai au début de la campagne présidentielle de 2007, plusieurs semaines avant le premier tour, prenant ainsi le risque de ne pas avoir un recul suffisant sur les phénomènes décrits. Toutefois, ils ont minimisé ce risque en conservant tout au long de leur réflexion une perspective historique, remontant jusqu'aux débuts de la Vème République.
Cet essai discute la thèse selon laquelle le système partisan français serait travaillé par une tendance au bipartisme imparfait, phénomène sur lequel la science politique française a très peu réfléchi ces dernières années, négligeant les travaux plus anciens de Maurice Duverger et Jacques Fauvet. Florence Haegel et Gérard Grunberg soutiennent que les partis jouent un rôle accru dans la vie politique française, ce qui peut paraître paradoxal dans un contexte politique marqué par la personnalisation des campagnes et par le rôle central des sondages et des médias, relayant a priori les partis politiques au second plan.
Les auteurs soutiennent que cette tendance au bipartisme est le résultat de la « présidentialisation du PS et de l'UMP », comme l'indique le sous-titre de l'ouvrage. Ils raisonnent par comparaison, analysant conjointement les dynamiques à l'œuvre au PS et à l'UMP. Ils commencent par étudier les dynamiques induites par la similarité des places que ces partis occupent dans le système politique, puis les dynamiques des organisations propres à chacun de ces partis, d'ailleurs liés entre eux par une relation de mimétisme. Enfin, ils étudient les dynamiques de leur offre politique, qu'il s'agisse des candidats ou des programmes.
[...] Tout cela brouille le clivage traditionnel entre la droite et la gauche, mais il est difficile d'affirmer avec certitude que ce phénomène soit lié à la tendance au bipartisme du système partisan français. Conclusion En essayant de trouver - aux trois niveaux du système partisan, des organisations et de l'offre politique- des éléments pouvant confirmer une tendance vers le bipartisme du système politique français, Gérard Grunberg et Florence Haegel fournissent une grille de lecture précieuse plus que des réponses définitives. [...]
[...] Sur la question du pluralisme interne, le PS et l'UMP ne se ressemblent pas. Les courants sont au centre du fonctionnement du PS alors même qu'ils sont fondamentalement étrangers à la culture partisane de l'UMP. (p. 64) La gestion du pluralisme est délicate dans la mesure où le risque est toujours présent de se diviser publiquement et de discréditer le parti, comme ce fut le cas lors du congrès de Rennes pour le PS. Toutefois, l'organisation de courants perdure au PS, comme le montre la période pré- présidentielle de 2005-2006, notamment par l'organisation de débats publics. [...]
[...] Les résultats des élections présidentielles et législatives de 2007 ont conforté, si ce n'est la thèse du bipartisme, tout du moins la bipolarisation du système politique français. En effet, ni les extrêmes en 2002, ni le référendum de 2005, ni le centre n'ont pu affaiblir ce clivage. Si ce dernier était clarifié, cela pourrait avoir le mérite de remobiliser l'opinion. Toutefois, on peut craindre que cette bipolarisation soit artificielle, dans le sens où elle serait en grande partie le fruit de la manipulation des médias ou encore de pressions politiques, comme celles exercées sur les maires au moment d'accorder les parrainages. [...]
[...] "La France vers le bipartisme Gérard Grunberg et Florence Haegel La France vers le bipartisme ? est un court essai écrit par Gérard Grunberg, directeur de recherche CNRS au CEVIPOF et directeur scientifique de Sciences Po, et Florence Haegel, directrice de recherche FNSP au CEVIPOF. Les recherches du premier portent sur la sociologie politique et notamment la sociologie électorale et les partis politiques. Quant à Florence Haegel, ses domaines d'études sont la sociologie des partis politiques et du système partisan et les processus de politisation individuelle. [...]
[...] Malgré cela, les scores cumulés des candidats soutenus par le PS et l'UMP ont franchi le seuil des 57% eu premier tour de l'élection présidentielle de 2007 contre 54% en 2004, ce qui marque un léger progrès, mais ne permet pas pour autant de classer la France parmi les systèmes nationaux les plus fortement bipartisans. Les autres partis déstabilisent donc le PS et l'UMP, mais ne sont pas en mesure de proposer une véritable alternative. La situation des deux grands partis dans la période actuelle est donc contradictoire. Ils renoueraient bien des alliances avec leurs alliés traditionnels [ mais leur propre renforcement et/ou l'affaiblissement ou la radicalisation de leurs partenaires éventuels font obstacle à ces tentatives. [...]
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