Le but de l'auteur est de tenir une chronique de l'Assemblée Nationale. C'est paradoxal à une époque où cette institution ne suscite que le dédain. Le Parlement a accepté ces recherches car il désirait plus de transparence, de proximité et d'ouverture. Et au final, sa thèse est de dire que la représentation nationale n'est pas un monde dépassé mais une nécessité de la démocratie, de la citoyenneté et de la République.
Les députés sont souvent des privilégiés mais ce sont aussi des êtres humains.
L'indépendance de l'auteur lui a permis d'être juste dans son portrait et ce livre est à ce titre un exemple d'ethnologie moderne.
Ce qui frappe l'auteur en côtoyant le monde parlementaire, c'est l'extraordinaire diversité qui le caractérise, alors que dans les médias le Parlement est présenté comme un microcosme replié sur lui-même. Il est vrai que les parlementaires ont en commun de s'être battus pour obtenir leur position, ils partagent les mêmes privilèges et les mêmes servitudes.
[...] Cette pratique est intrinsèquement ambivalente. De plus, l'essentiel du travail parlementaire est orienté vers la place que tiennent les textes : les affrontements des députés se placent ici sur le champ de la sémantique et de là vient la valeur accordée à l'écrit dans les assemblées. Ce qui fait l'originalité du débat parlementaire c'est qu'il ne cesse de combiner à ce travail des textes la mise en spectacle d'un antagonisme entre deux camps. Il s'agit bien d'une bataille où le texte devient prétexte à la manifestation d'un rapport de forces. [...]
[...] On peut décrire cette phase comme un rite inaugural incontournable, car il met en scène la relation complexe qui unit le gouvernement et la souveraineté nationale. Le travail qui s'ensuit ensuite dans le cadre de la commission met pleinement à contribution la vingtaine d'administrateurs et la douzaine de personnes qui ont en charge les tâches de secrétariat. Le gros du travail s'accomplit alors jusqu'à mi-décembre. On considère qu'en gros un tiers des parlementaires constituent le noyau dur de ceux qui participent sans s'arrêter aux opérations et à la fabrication des amendements. [...]
[...] Mais le renforcement des partis s'inscrit dans une logique présidentialiste. À partir de 1971, la vie politique est focalisée autour des grands partis, dans un contexte d'action qui dépasse et englobe l'action parlementaire. Dans cette optique, le contrôle des groupes politiques à l'Assemblée est un élément clé dans les stratégies en présence, il sanctionne un rapport de forces. D'ailleurs, le rôle des présidents de groupe est essentiel, il s'agit pour eux de maintenir la cohésion et la discipline, de veiller à assurer l'expression des différentes sensibilités. [...]
[...] Les parlementaires ne sont pas des nantis[3] et en fait ce qui frappe, ce sont les différences de situation bien réelles entre les députés dont l'essentiel du revenu est lié à leur mandat[4] et ceux qui continuent d'exercer une profession. Parmi les parlementaires il y a donc plusieurs mondes et il faut notamment distinguer entre ceux qui cumulent et ceux qui ne cumulent pas. On peut donc noter que la suspicion dont font preuve les électeurs et les médias concernant cette question n'est pas fondée. Si dérivé il y cela est lié aux pratiques locales. En outre, il y a de réelles disparités entre les députés qui forment un groupe bien moins homogène qu'on ne pourrait le penser. [...]
[...] Il contient en plus une panoplie de droits nouveaux de nature à améliorer la vie quotidienne des couples non mariés en matière de logement, de droits sociaux, de partages de biens et de succession. Bien entendu la droite et l'Église vont commencer à monter au créneau, dénonçant une mesure qui démantèle la famille Ce thème sera repris par plusieurs ténors et le gouvernement va alors affirmer que cette mesure n'a pas pour objet d'instaurer un ersatz de mariage gay en France. [...]
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