Etat animateur : essai sur la politique de la ville, J.Donzelot, P.Estèbe, DIV, contexte social, innovations, décentralisation
Cet ouvrage est consécutif aux investigations qui ont été menées dans le cadre d'une démarche d'évaluation de la politique de la ville pilotée par la DIV . A l'aube des années 1980, dans le sillage des formes d'exclusion inhérentes aux premiers signes de la crise économique, le traitement de la question sociale va connaître des métamorphoses. L'ouvrage est constitué de trois parties qui comportent en moyenne deux chapitres, pour un total de sept. En introduction, J.Donzelot explique que pour rendre compte de l'émergence de la politique de la ville et questionner la place de l'Etat, deux approches étaient possibles.
En premier lieu l'auteur pouvait analyser la politique de ville comme un ajout aux politiques existantes au risque d'occuper une position évaluative ou bien, et c'est cette possibilité qu'il retiendra : questionner la pertinence et l'innovation qu'insuffle la politique de la ville sur les approches dites classiques de la question sociale. Dans un premier temps, l'ouvrage se propose de décrire le contexte social qui a présidé à la naissance de la politique de la ville.
Dans un deuxième temps, les auteurs nous proposent d'observer les innovations apportées par cette nouvelle approche de la question sociale autour de la modernisation de l'appareil de l'état. Enfin, les deux auteurs, nous conduisent vers « le mode d'emploi » de la décentralisation en décrivant les effets d'une politique de la ville qui dans le courant des années 1980 va s'exercer localement tant dans sa conceptualisation que dans son pilotage. Sur le fond J.Donzelot et P.Estèbe, évitent l'écueil d'une « hagiographie » de la politique de la ville. Ils en dressent un bilan objectif où l'on découvre que malgré son aspect novateur, la politique de ville s'est heurtée à des réticences et sa mise en pratique n'a pas pour autant réglé les problèmes liés à l'exclusion.
[...] Cette dernière se déclinera à travers des projets pilotés par des chefs de projets qui auront pour mission la mise en réseau et l'implication des acteurs de terrain que sont les citoyens et ceux qui localement mettent en œuvre la politique sociale. Il s'agit de prendre en considération le phénomène d'amalgame qui sur les quartiers cristallise les difficultés sociales. A l'action sociale sectorielle doit se substituer une méthode qui prend en compte l'ensemble des problèmes sociaux au lieu de les séparer artificiellement. La décentralisation est aussi apparue comme une solution aux problèmes sociaux que l'État ne pouvait résoudre. Il semblait important de reconnaître aux collectivités locales une souveraineté, une compétence qui jusque là leur faisait défaut. [...]
[...] D'ailleurs, certains observateurs datent la naissance de la politique de la ville au mois de mars 1977 avec le lancement des opérations Habitat et Vie Sociale (HVS). Par la suite, durant la décennie 1970/1980, les pouvoirs publics vont tenter de rétablir les déséquilibres sociaux qui affectent la cohésion sociale des quartiers où émergent et se conjuguent des désavantages sociaux. Au fil rouge et conducteur du progrès, se substitue la notion de changement. Dans cette continuité, le traitement de la question sociale s'inscrira dans une dimension transversale, globale et non sectorisée. [...]
[...] La nouveauté sera le passage d'une approche sectorielle, verticale de la question sociale à une approche globale. Il s'agit de tirer partie des interactions pouvant exister entre les différents segments de l'action afin d'éviter la perte d'efficacité qui résulte des séparations de traitement des problèmes sociaux. D'un point de vue stratégique, il y a une nouveauté dans le traitement de la question sociale dans la mesure où il ne s'agit plus d'imposer un programme produit par l'État mais de susciter des projets basés sur des besoins identifiés à l'échelon local. [...]
[...] Une orientation stratégique comme l'intercommunalité permettra à des élus d'une même agglomération de se réunir pour mutualiser leurs compétences et décider des actions à mener sur le thème de l'exclusion Décloisonner les ministères et moderniser le service public La politique de ville a la particularité de relever d'une démarche interministérielle. Action transversale par excellence, la politique de la ville a été conçue pour reconnecter les populations des quartiers dits sensibles à l'ensemble de l'espace social. Néanmoins, les résistances ont été multiples et si elles se sont pas manifestées à tous les échelons de la mise en place des actions estampillées politique de la ville, retenons qu'elles s'inscrivent dans l'histoire des grands corps d'État. En effet, longtemps les différents ministères ont protégé leurs périmètres d'actions et champs de compétences. [...]
[...] Il a été rapporteur adjoint du comité d'évaluation de la politique de la ville. Il a participé à la rédaction de l'ouvrage : le RMI à l'épreuve des faits paru aux éditions Syros en 1992. P.ESTEBE a accompagné J.DONZELOT dans l'enquête et le travail de réflexion qui ont précédé la rédaction de l'ouvrage. La politique de la ville d'hier à aujourd'hui L'État républicain apparaît ainsi comme l'instance qui veille au maintien de la représentation dans la société, de la nécessaire solidarité de ses membres La question sociale au centre de la dimension républicaine A la base de toute action sociale, il y a le progrès qui constitue en quelque sorte le socle, l'assise de l'État républicain qui se forme à la fin du XIX ème siècle. [...]
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