L'électeur serait-il stratège ? En effet comment expliquer les nets changements de majorité parlementaire dans les années 1980 malgré des échéances électorales rapprochées excluant une évolution conséquente du corps électoral. Ces observations invalident les explications siegfridiennes mettant en exergue le milieu socioprofessionnel du votant comme principal facteur de choix. Daniel Boy et Elisabeth Dupoirier voient l'émergence d'un nouveau type d'électeur, qui individualiste, aurait un comportement calculateur et rationnel et voterait en fonction de ses intérêts particuliers et pratiquerait le vote programmatique et le vote sanction.
[...] Le premier facteur est toutefois invalidé. En effet, les électeurs les plus mobiles ne sont pas ceux disposant de revenus médians, issus des classes moyennes et pour qui le milieu social économique n'est pas caractéristique d'un vote précis, mais plutôt ceux disposant des salaires les moins élevés. De plus, il ressort de cette étude que la mobilité politique (mesurée par l'inverse du coefficient de reproduction) est faible pour les jeunes faiblement scolarisés, ce qui semble correspondre à l'observation précédente. L'électeur mobile, jeune, disposant d'un faible revenu et d'un niveau d'éducation limité est-il toutefois l'électeur stratège, instruit et intéressé par la politique ? [...]
[...] Daniel Boy et Elisabeth Dupoirier L'électeur serait-il stratège ? En effet, comment expliquer les nets changements de majorité parlementaire dans les années 1980 malgré des échéances électorales rapprochées excluant une évolution conséquente du corps électoral. Ces observations invalident les explications siegfridiennes mettant en exergue le milieu socioprofessionnel du votant comme principal facteur de choix. Daniel Boy et Elisabeth Dupoirier voient l'émergence d'un nouveau type d'électeur, qui individualiste, aurait un comportement calculateur et rationnel et voterait en fonction de ses intérêts particuliers et pratiquerait le vote programmatique et le vote sanction. [...]
[...] Ce postulat adopté par les auteurs ne prend pourtant pas compte d'une réalité sociologique : les extrêmes disposent souvent du même électorat populaire et contestataire qui se reconnaît dans les discours sécuritaire et égalitaire des deux extrêmes. Les deux chercheurs s'intéressent ensuite aux raisons pouvant expliquer une mobilité plus ou moins forte. Deux facteurs explicatifs semblent émerger : une contrainte socio-économique faible qui atténuerait le mécanisme siegfridien de vote déterminé par l'environnement et le milieu social de l'individu ainsi qu'une liberté de vote rendue possible grâce à un fort niveau d'instruction et de culture. [...]
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