Florence Haegel est professeure à Sciences Po, responsable du master « sociologie politique comparée » au sein du parcours doctoral en science politique à l'Ecole doctorale de Sciences Po. Elle est également membre du comité de rédaction de la revue Sociétés contemporaines. Elle est auteure de l'ouvrage « Destins ordinaires. Identité singulière et mémoire partagée » (avec Marie-Claire Lavabre) paru aux Presses de Sciences Po en février 2010 où elle évoque les effets des transformations de la société française sur le rapport au politique des individus.
[...] En troisième levier, l'assemblage des différentes organisations au sein de la nouvelle UMP demeure important. Il consiste en un équilibre entre les composantes, les adhérents et élus, ainsi qu'entre les courants. Le RPR domine largement (80 en nombre de militants malgré un essoufflement, mais un rééquilibrage se fait à la tête du parti pour atteindre une quasi- égalité. L'équilibre entre composantes est alors érigé en règle d'or tandis que les élus de par leur représentativité électorale sont favorisés au sein du parti au détriment des militants. [...]
[...] Les Jeunes Populaires (2003) sont très présents, avec la formation de UMP Grandes Écoles ou UMP filière pro en 2008 par exemple. La plupart des entrants expriment leur volonté de jouer le jeu électoral et de progresser comme dans une entreprise ce qui rompt totalement avec l'ancienne génération. En comparaison au PS, la part des adhérents UMP de profession supérieure est forte ( contre 38 d'entre eux sont diplômés au moins du bac alors qu'existe un complexe d'infériorité de l'UMP face au PS vu comme intellectuel au profit d'une vision d'ancrage plus populaire face à la Gauche caviar La Droite décomplexée de Nicolas Sarkozy n'est pas anodine, elle la désinhibe sur ce terrain intellectuel, la droite est la plus intelligente et innovante. [...]
[...] Les deux logiques étaient séparées. Si l'UMP met fin à ces pratiques, deux options dominent pour la création de cette nouvelle union : les primaires ou la confédération. Pour l'auteur la logique de primaire est présente depuis longtemps à droite même si aujourd'hui elle semble suiviste par rapport à la Gauche, mais cette pratique est abandonnée, car des litiges se posent sur la délimitation des votants, l'arbitrage et la procédure en cas de présidentielle anticipée. La confédération repose sur un respect des sensibilités et sa force sur les députés. [...]
[...] Finalement l'UMP est hybride entre cultures religieuses, économique et militaire et n'est donc pas homogène, ce qui lui permet d'avoir une identité sociologique propre. III] Vers une distorsion doctrinale de l'UMP ? Un nouveau rapport idéologique La restructuration de la droite partisane s'accompagne également, comme bien souvent dans le cas d'une refonte, d'un renouvellement idéologique. Si l'UMP conserve comme nous l'avons vu des cultures politiques fortes, la tendance est à la radicalisation idéologique. Suite aux élections de 2012 se pose la question de la droitisation de la droite et de son attitude vis-à-vis du Front national notamment dans l'entre-deux tour présidentiel. [...]
[...] Un parti électoral professionnel Comme nous l'avons vu, la marque UMP se met en place, écartant toute vision purement comptable du fonctionnement de ce parti. L'auteure compare ainsi le financement de l'UMP et du PS, évoquant l'UMP comme tributaire des ressources étatiques à l'inverse de son rival. Les compléments à ce revenu sont les dotations personnelles, ce qui est absent chez le PS, et les cotisations des adhérents. Une large part du budget (20 est destinée sous Nicolas Sarkozy au marketing et à l'organisation d'évènements (meetings), mais l'UMP se distingue du PS par une masse salariale moindre. [...]
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