La démobilisation politique - Frédérique Matonti : La crise de la représentativité présidentielle

Thèmes abordés

La démobilisation politique, Frédérique Matonti, crise de la représentativité présidentielle, taux d'abstentions, hommes politiques, démobilisation politique, Ve République

Résumé du document

À la suite du 21 avril 2002, il a été fait par les commentateurs, les hommes politiques comme les journalistes, diverses interprétations, plusieurs explications qui sont plus ou moins fondées. Ainsi, on a expliqué l'ampleur du vote FN par un basculement des votes d'extrême gauche, et on a aussi pu essayer d'expliquer une montée du populisme (ex-gauche + ex-droite + chasseurs : 32 %). Cette protestation a été élargie aux votes blancs, nuls et aux abstentions, et des commentateurs ont ainsi remarqué que 47 % du corps électoral protestait.

Extraits

[...] Cette abstention s'explique moins par une incapacité à voter que par une non reconnaissance dans les propositions électorales La représentativité des candidats et des élus 2002 voit un record en terme de vote pour les petits candidats, c'est à dire ceux qui ont moins de des votes et qui ne sont pas vraiment présidentiables, ceux ci cumulent 47% des votes. On a donc des votes qui s'éparpillent entre les candidats. L'indice de Rae le montre bien : il est de 0,9 en 2002 alors qu'il était de 0,67 en 1965. Il n'a pas arrêté de grimper. L'autre variable utile pour s'intéresser à la représentativité des élus, c'est de savoir combien de gens ont voté pour les candidats au second tour, ou du moins les trois premiers candidats. [...]

[...] La crise de la représentativité présidentielle Texte d'étude : La démobilisation politique, Frédérique Matonti (dir.), La Dispute Paris Introduction : A la suite du 21 avril 2002, il a été fait par les commentateurs, les hommes politiques comme les journalistes, diverses interprétations, plusieurs explications qui sont plus ou moins fondées. Ainsi, on a expliqué l'ampleur du vote FN par un basculement des votes d'extrêmes gauche, et on a aussi pu essayer d'expliquer une montée du populisme (ex-gauche + ex- droite + chasseurs : 32%). [...]

[...] De surcroit, ces chiffres augmentent chez les jeunes. Pourtant, seuls 13,1% des inscrits n'ont voté à aucun tour des présidentielles et législatives ont votés à tous les tours. L'auteur souligne donc qu'on ne peut pas parler d'une crise de la représentation : il faut surtout souligné l'augmentation du vote intermittent, un vote souvent lié à une série d'handicaps que Daniel Gaxie sous l'appellation cens caché De surcroit, cette élection, appréhendée par tout le champ politique et tout le champ médiatique comme la clé du régime, l'élection reine, ne mobilise plus : il y a une dissension entre les intérêts du personnel politique et les intérêts des citoyens qui ne se reconnaissent plus dans cette élection. [...]

[...] Ce chiffre baisse constamment lors des élections qui suivent et en 2002, Le Pen et Chirac ne rassemblent que 25,5% des votes du premier tour ; avec Jospin, les trois totalisent 37% des voix du premier tour : c'est 10% de moins qu'en 1995. Chirac élu, c'est un président qui n'avait été élu que par 12,5% du corps électoral. L'autre indice de cette crise de légitimité, c'est que les votants ne se voient plus dans les candidats issus des partis du parlement : il y une méfiance envers les politiques : en des votes allaient à des candidats issus de partis du gouvernement ; en 2002 c'est 45,5%. [...]

[...] Au final, c'est le retour de l'orthodoxie, comme la croyance d'un individu capable de se faire une opinion : elle suppose que l'électeur sait sanctionner des gouvernements et que l'électeur est fermé à la modernité et à l'universel : c'est l'idée d'une individualisation de la société. Bastien François d'intéresse ici aux effets de la démobilisation politique sur les institutions de la Ve République : pour lui, l'institution présidentielle connait une crise de représentativité Même si en apparence, les institutions ne sont pas fragilisées : le fonctionnement des institutions est resté normal, il y a tout de même un problème. En effet, pour la première fois en quarante ans, l'élection présidentielle n'a pas réussi à être le grand moment de mobilisation démocratique qu'elle devrait être. [...]