Nonna Mayer et Pascal Perrineau distinguent dans ce texte les différents modèles écologiques, c'est-à-dire d'analyse géographique des comportements politiques. André Siegfried est considéré comme le père fondateur de cette discipline. Il cherche à comprendre la constante des comportements électoraux dans la France de l'Ouest dans les 30 premières années de la IIIe République en fonction des différents régions, départements ou cantons.
Paul Bois critique les thèses d'André Siegfried à qui il reproche un manque de perspective historique. Ainsi celui-ci explique cette géographie du vote par une histoire propre à chaque région qui, faisant partie de la mémoire collective de ses habitants, conditionne leur vote. Il prend l'exemple du département de la Sartre, coupé en deux géographiquement et électoralement depuis la Révolution française. Le comportement électoral se rapportant ainsi non seulement à une dimension sociologique (un vote en adéquation avec son groupe social) mais aussi à une tradition qui perdure dans certaines zones géographiques.
[...] De plus les corrélations établies au niveau collectif ne doivent pas être interprétées en termes individuels. En effet les travaux de Robinson ont montré qu'un tel raisonnement pouvait mener à des erreurs écologiques fréquentes notamment en analyse électorale. L'analyse contextuelle permet de remédier à ces erreurs par l'utilisation d'enquêtes recueillies auprès d'individus. La prise en compte du contexte socio-professionnel, familial et de l'importance d'une force politique dans un lieu donné permet d'affiner les analyses écologiques et de mieux comprendre les comportements électoraux. [...]
[...] Les comportements politiques, de Nonna Mayer et Pascal Perrineau Nonna Mayer et Pascal Perrineau distinguent dans ce texte les différents modèles écologiques, c'est-à-dire d'analyse géographique des comportements politiques. André Siegfried est considéré comme le père fondateur de cette discipline. Il cherche à comprendre la constante des comportements électoraux dans la France de l'Ouest dans les 30 premières années de la IIIe République en fonction des différentes régions, départements ou cantons. Paul Bois critique les thèses d'André Siegfried à qui il reproche un manque de perspective historique. [...]
[...] À partir des années 50, l'écologie électorale a connu une révolution quantitative qui a fortement bouleversé la géographie électorale britannique alors que les géographes français sont restés dans une approche plus classique. Cette révolution réside dans une utilisation des outils d'analyse statistique à différentes échelles géographiques telles que l'analyse factorielle, typologique ou hiérarchique. D'autres types d'analyse comme l'analyse de corrélation ont vu le jour. Celle- ci, notamment utilisée par Gérard Grunberg et Jean Ranger permet de mettre en lumière la structure des électorats et leur évolution. Cependant l'explication écologique trouve ses limites dans l'amalgame facile fait entre causalité et corrélation. [...]
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