L'argent secret, le financement des partis politiques - André Campana

Thèmes abordés

Politique, financement, partis politiques, campagnes électorales, André Campana, L'argent secret, enquête journalistique, scandales financiers, présidence française, Ve République, Etat gaulliste, affairisme, fiche de lecture

Résumé du document

Journaliste, écrivain et producteur de télévision, personnage important du paysage audiovisuel français dans la deuxième moitié du XX° siècle, André Campana fut l'un des premiers à s'intéresser de près au financement des partis politiques et des campagnes électorales, et à publier un ouvrage sur le sujet. Paru en 1976 aux éditions Arthaud, "L'argent secret" est le fruit d'une enquête au long cours menée par M. Campana dans plusieurs partis et ligues représentant l'ensemble de l'échiquier politique français des années 1970, avec l'aide de plusieurs informateurs.

Dès l'introduction, l'auteur précise que l'objectif de son livre n'est pas d'accuser les uns ou les autres, mais davantage de réaliser une enquête consciencieuse sur le fonctionnement de la démocratie et des partis politiques. Dès lors, son ambition est d'éclairer effectivement le mystère de l'argent secret et non pas de simplement dévoiler des scandales qui contribuent à « salir » le régime.

Extraits

[...] Nous allons ici exposer les affirmations d'André Campana dans un ordre chronologique. Tout d'abord, l'auteur montre le sentiment de mépris que ressentait le Général de Gaulle à l'égard de l'argent. Pour le premier président de la V République, la politique ne devait pas le rencontrer. Même si les gaullistes ont souvent eu la réputation d'avoir des rapports douteux avec l'argent, de Gaulle n'a jamais cherché l'enrichissement, en témoigne sa volonté de faire installer un compteur électrique à l'Élysée à son arrivée. [...]

[...] L'anonymat, la mobilité et l'effacement des dettes sont la règle. Conclusion une reforme difficile Pour achever son ouvrage, André Campana s'interroge sur les réformes envisageables afin de réduire la part de l'argent secret en politique. En effet, malgré les nombreux scandales et le scepticisme qui porte à croire qu'il est impossible de mettre fin aux malversations financières, l'auteur reste convaincu qu'il existe des moyens pour atténuer l'influence de l'argent sale. Ainsi, deux modèles sont considérés. La vision britannique propose de contrôler et limiter les dépenses des partis, quand la doctrine allemande suppose que l'État verse des subventions aux partis. [...]

[...] Seuls certains articles publiés dans Le Canard Enchaîné, mais peu relayé ou quelques essais juridiques traitent de l'argent en politique. Il semble déplorer que les hommes politiques et journalistes ne s'y intéressent que lorsqu'éclatent des scandales, à l'image des débats entourant l'aide financière apportée par le député UDR et roi de l'aéronautique Marcel Dassault à Jacques Chirac. Nous verrons qu'André Campana traite de l'argent secret et de son rôle dans le financement des partis politiques en plusieurs chapitres abordant chacun une thématique particulière. [...]

[...] L'idéal de Fabre reste cependant un système à l'allemande, dans lequel l'État financerait les partis politiques. VII. Chapitre 7 la longue marche des socialistes Si le patronat s'est toujours montré bien plus proche de la droite, il finance presque tout le monde à l'occasion des élections pour assurer ses arrières, à l'exception du Parti Communiste. Dès lors, malgré le Programme Commun de Gouvernement, le PS est vu comme un possible dernier rempart au communisme et reçoit de l'argent de la part des patrons. [...]

[...] L'idée était également de diversifier les sources de financement pour éviter les retours d'ascenseur et les dépendances aux créditeurs. Mais le 3 avril 1975, un article du Canard Enchaîné dévoile le dispositif mis en place par les RI. Giscard et Poniatowski doivent alors réorganiser la chaîne pour éviter les scandales, notamment en utilisant des intermédiaires qu'ils peuvent sacrifier. Dès lors, le financement du parti se fait par des opérations ponctuelles menées par le trésorier Victor Chapot, et on s'enfonce dans une organisation complexe au lieu de se diriger vers la transparence, ce qui était pourtant une promesse de campagne du président. [...]