Né en 1976 de la transformation de l'Union des Démocrates pour la République, elle-même issue du Rassemblement du Peuple Français créé le 8 avril 1947 par le Général de Gaulle, le RPR conserve aujourd'hui son orientation politique dans la droite néo-gaulliste. Cette élection est un tournant dans la vie du mouvement. Jusqu'alors, le chef du RPR était désigné en interne parmi les ténors du parti. C'est guidé par une volonté de démocratisation et d'émancipation que Philippe Séguin a décidé d'accorder aux militants le choix de leur président. Or, à la rentrée 1999, le seul candidat potentiel sérieux à la présidence du RPR est Nicolas Sarkozy, son président par intérim.
Dès lors, il est essentiel de proposer une alternative au "produit libéral" incarné par Nicolas Sarkozy. Convaincu que la vocation du parti politique est de constituer un « laboratoire d'idées, un mouvement qui mobilise les talents pour influencer le débat politique » et que sa première mission d'homme politique est de « privilégier ce débat d'idées », Jean-Paul Delevoye va proposer la voix du gaullisme social.
[...] Le candidat Delevoye n'a aucun capital de notoriété et aucune expérience des médias nationaux d'influence. C'est pourquoi il restreint ses passages télévisions et radios, face à Nicolas Sarkozy, beaucoup plus aguerri à cet exercice et donc avantagé sur ce terrain Le fonctionnement opérationnel Qui prend les décisions ? Il n'y a pas de décideur unique au sein du staff. Jean-Paul Delevoye s'est entouré de plusieurs conseillers et les prises de décision se font dans le consensus, on parle alors d'un management de consultation. [...]
[...] Ce sont ces départs et arrivées de concurrents qui ont déstabilisé la campagne de Jean-Paul Delevoye. Paradoxalement, si l'environnement politique est instable, l'inertie est beaucoup plus forte : la marge de manœuvre pour évoluer dans cet environnement reste très réduite. Il est difficile de basculer d'un courant à un autre, d'un discours à un autre au gré des événements La stratégie de long terme La réflexion stratégique implique nécessairement un préalable : la définition précise des objectifs visés. Dès cette étape, le secteur politique revêt une difficulté particulière. [...]
[...] Mais les enjeux de cette élection dépassaient le strict cadre du choix des militants RPR. Avec comme perspective l'élection présidentielle de 2002, il est crucial de définir dans quelle mesure le parti gaulliste va pouvoir fédérer la droite derrière la candidature de Jacques Chirac. C'est pourquoi le profil du futur président du RPR intéresse la plus grande partie du monde de la politique et des médias. Les médias nationaux d'influence ont donc couvert de façon soutenue tous les moments forts de la campagne. [...]
[...] En tout état de cause, quelle que soit la motivation de l'homme politique, dresser une stratégie de long terme paraît bien difficile. Comme nous l'avons vu précédemment, les événements politiques sont imprévisibles et les opinions instables. Dans ce contexte, il ne reste plus, sur long terme, qu'à attendre les tournants et saisir les opportunités qui permettront de rassembler autour de ses idées pour affirmer ainsi ses convictions. Cela revient à agir uniquement sur le court terme. Le second cas de figure laisse un peu plus de marge de manœuvre : l'acteur, n'ayant que la volonté de conquête du pouvoir indépendamment de toute conviction politique, pourrait modeler son discours aux besoins et opinions ponctuels des citoyens. [...]
[...] La stratégie Média Pour faire passer ses idées, l'équipe de Jean Paul Delevoye mise avant tout sur une présence et une visibilité forte dans la presse quotidienne et régionale. Cette élection n'a pas selon eux une envergure nationale et la cible à viser, les militants, est relativement restreinte. De plus, ce média est en parfaite adéquation avec l'image que veut transmettre le candidat d'un homme de terrain, préoccupé par les questions concrètes que se posent les militants. Ses chargés de communication vont alors multiplier les contacts avec les rédactions régionales pour faire connaître Jean-Paul Delevoye et chaque déplacement dans les fédérations s'accompagne d'un passage médiatique obligé au cours duquel le sénateur se montre sensible à des problèmes particuliers et spécifiques à la région. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture