Le Front populaire et L'Algerie
En Europe et en France, la crise des années 1930 entraîne une forte poussée de l'extrême droite. Face à cette montée du nationalisme, et à la suite des émeutes de Février 1934, les partis politiques de gauche décident de former une grande coalition. En effet, la SFIO de Léon BLUM, le PCF représenté par Maurice THOREZ et le parti radical de gauche s'allièrent pour faire barrage à ceux qui menaçaient la République
[...] L'action en faveur des colonies du Front-Populaire en 1936 émane également d'un PCF qui a longtemps plaidé la cause indigène (peut-être par clientélisme). En effet, en 1924 après la victoire de la gauche, Khaled est de retour en France et affirme dans le journal communiste l'Humanité son attachement aux propositions anticolonialistes du PCF. De plus, en 1927 les élus musulmans organisèrent un congrès dans lequel ils reprirent les principales revendications des Jeunes Algériens Ces élus comptaient sur des personnalités de gauche qui proposaient de réformer la politique coloniale, afin qu'elle soit plus humaine. [...]
[...] Il était difficile pour le Front-Populaire de laisser la situation dans un ronron et de prôner l'immobilisme. Le Front-Populaire avait pris des engagements pour réformer la politique coloniale ; le PCF avait longtemps contribué à défendre la cause indigène quand bien même la situation en Algérie devenait très préoccupante. Il fallut trouver un compromis pour résoudre une équation politique complexe cherchant à allier les intérêts français et ralentir l'aspiration indépendantiste en Algérie. C'est pourquoi, Léon BLUM mit en avant le projet de loi de Maurice Violette (gouverneur d'Algérie) qui donnait la possibilité à une vingtaine de milliers de musulmans cultivés de devenir français sans renoncer à leur statut personnel. [...]
[...] Cela aurait pu leur permettre d'obtenir le droit de vote. Toutefois ce projet de loi fut très mal accueilli par les nationalistes. Ils défendaient leur position en affirmant que ce projet de loi diviserait le peuple algérien entre élite et masse populaire. Les français d'Algérie furent également hostiles au projet de loi Blum-Violette. Ils justifièrent leur position en prétendant que le corps électoral français pouvait se retrouver en minorité dans certaines communes facilitant ainsi l'accès des musulmans au pouvoir local et compromettant ainsi la souveraineté française. [...]
[...] Les mesures préconisées par le Front-Populaire résultent d'une réalité présente depuis fort longtemps en Algérie. Il est donc nécessaire de rappeler les éléments qui ont rendu la situation préoccupante au moment où la coalition de gauche est arrivée au pouvoir. La volonté d'assimilation du peuple indigène et son aspiration à plus d'égalité remontent à une époque où une nouvelle élite est apparue. Avant la première guerre mondiale, un mouvement politique d'intellectuels formés le plus souvent à l'école française (souvent issus des milieux aisés) regroupant des professions libérales (avocats, médecins , pharmaciens ) ou bien des instituteurs issus du peuple et formés à l'école normale de la Bouzaréa émergea . [...]
[...] Le 7 Juin 1936, le Congrès débuta. Les personnalités politiques algériennes furent réunies à l'image de Ben Badis, Brahimi et El Okbi pour les ouléma ; le docteur Bendjelloul et Ferhat Abbas pour les élus, ainsi que les représentants des partis de la gauche (Ben hadj, Bouchama). La position extrêmement nationaliste de Messali HADJ entraîna son absence lors de ce Congrès. Ce Congrès a adopté la charte revendicative du peuple algérien musulman qui reprenait les revendications des groupes présents. Cette charte revendicative du peuple algérien musulman était un vaste programme de réformes susceptible de bouleverser la cohésion sociale du pays. [...]
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