Le 9 mars 2008 ont eu lieu les élections générales espagnoles afin de désigner la IXe législature des Cortes Generales (le Congrès des députés et le Sénat pour 4 ans. Les 350 députés sont élus au scrutin proportionnel de liste par province (équivalent des départements français), avec un seuil minimum de 3% des suffrages exprimés pour être représenté. En revanche, seuls 208 des 259 sénateurs ont été renouvelés en 2008, au scrutin majoritaire plurinominal par province. Les 51 autres sont désignés par les Parlements des Communautés autonomes (équivalent des régions françaises).
L'Espagne sortait de 4 ans de gouvernement du Parti socialiste (2004-2008), et ce après 8 ans de domination du Parti populaire (1996-2004). Le bilan du mandat de José Luiz Rodriguez Zapatero s'avérait plutôt positif. Son courage politique était reconnu, après le retrait des troupes espagnoles d'Irak ou la régularisation massive de centaines de milliers de travailleurs étrangers clandestins. Sa politique sociale de facilitation de l'avortement et du divorce, de protection des femmes face à la violence ou bien de légalisation du mariage homosexuel était largement soutenue par la population. Sur le plan économique, malgré un ralentissement clair en fin de mandat, les performances espagnoles avaient été remarquables (plus de 3,5% de croissance annuelle moyenne, 2,88 millions d'emplois créés en 4 ans).
[...] Il a aussi promis de continuer de mener une politique sociale progressive et de défendre les valeurs constitutionnelles. Le PP est le parti qui a le plus progressé s'est félicité son concurrent Rajoy, qui a aussi assuré que son parti continuerait de défendre ses convictions. Il s'agit du deuxième échec successif pour le leader conservateur, après celui de 2004, mais il est maintenu à son poste après les élections. Dès la semaine suivant la proclamation des résultats, les socialistes ont commencé à rechercher des alliances parlementaires pour gouverner. [...]
[...] La polarisation de la campagne aurait ainsi débouché sur un bipartisme renforcé et sur une nationalisation des sujets abordés, au détriment des intérêts régionaux. Au Sénat, le PSOE progresse (il gagne 7 sièges) alors que le PP en perd un conserve la majorité relative. On observe également une tendance en défaveur des petits partis régionaux au Sénat, ils perdent 6 sièges au total. Enfin, sur un plan géographique, les résultats montrent que le Parti socialiste domine au Sud, au Nord-Est, au Pays Basque, dans les Canaries et les Asturies. [...]
[...] L'élection s'annonçait alors très serrée, jusqu'aux derniers jours de campagne. Les sondages prévoyaient une victoire du PSOE par 3 à des suffrages, malgré une progression du Parti Populaire. Pour la première fois depuis 15 ans, un débat télévisé entre les deux principaux candidats le socialiste Zapatero et le conservateur Rajoy fut organisé, marquant un peu plus la bipolarisation de la campagne électorale. Le débat fut divisé en deux parties, et M. Zapatero en sortit vainqueur en faisant preuve de propositions séduisantes face à un adversaire souvent cantonné dans son rôle de critique du bilan socialiste. [...]
[...] ERC perd quant à elle 5 députés et n'en totalise plus que 3. Ces deux formations passent donc en dessous du seuil de 5 députés nécessaire pour constituer un groupe parlementaire. Les autres petits partis se maintiennent peu ou prou, même si la majorité d'entre eux ont perdu des sièges, deux d'entre eux ayant carrément disparu du Congrès des députés (CHA et EA). Un nouveau parti entre au Congrès, avec 1 député : c'est Union, Démocratie et Progrès (UPyD), fondée par l'ex-socialiste basque Rosa Diez. [...]
[...] ETA, qui avait appelé au boycott des législatives, tentait ainsi de s'immiscer dans le jeu électoral et de profiter d'un contexte favorable pour affirmer de nouveau ses revendications. Cela eut aussi pour effet de radicaliser un peu plus les positions au sujet de l'indépendantisme basque. Le PP accusait le PSOE de faire preuve de laxisme envers ETA et d'avoir trahi les victimes du terrorisme en tentant en 2006 de négocier avec l'organisation basque. Après un bref cessez-le-feu, ETA avait en effet commis deux attentats meurtriers fin 2006 et fin 2007. [...]
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