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Dans les démocraties représentatives contemporaines, le vote est le comportement politique conventionnel par excellence. Il s'agit d'une forme d'expression politique publique ou secrète qui a pour objet le choix des représentants, et sa pratique à intervalles réguliers constitue pour Bernard Manin l'un des fondements de notre régime. En l'occurrence, des pratiques électorales existaient déjà bien avant la structuration de l'ordre démocratique en Occident, mais nous allons nous concentrer ici sur le cas des démocraties représentatives contemporaines. Le vote, comme toute norme sociale, suppose un apprentissage, une familiarisation avec la pratique électorale. Cet apprentissage, s'il s'est fait tout au long du XIXe et du XXe siècle en France, c'est-à-dire au cours de l'Histoire, se produit également tout au long de la vie d'un individu lors de sa socialisation politique.
[...] Les citoyens ne sont donc pas munis de la même manière face au vote. En effet, la socialisation, surtout primaire, et les propriétés sociales vont façonner un habitus et des schèmes de représentation très variables d'un individu à l'autre. Néanmoins, l'incompétence politique ne signifie pas absence de capacité à se repérer dans l'univers politique, comme le met en avant la sociologie cognitive, fût-ce avec des instruments cognitifs rudimentaires. De même, le vote d'un individu est structuré en partie par ses propriétés sociales et son affiliation partisane. [...]
[...] Cette socialisation, en particulier la socialisation primaire qui se déroule durant l'enfance, va fournir à l'individu des grilles de lecture du monde social. L'individu sera alors plus ou moins politisé, c'est-à-dire plus ou moins en mesure d'investir politiquement des activités sociales. Apparaît déjà un paradoxe puisque, les individus possédant des grilles de lecture différentes, ou habitus (Bourdieu) différents, comment pourraient-ils être égaux dans leur manière de voter ? Aussi, les individus possédant des propriétés sociales différentes, et des connaissances politiques différentes, nous allons nous intéresser à la manière dont s'articulent ces différents facteurs pour répondre à notre problématique. [...]
[...] En d'autres termes, la compétence politique suppose des connaissances politiques (sur les institutions, partis politiques, candidats) et la maîtrise de schèmes de classification (savoir placer les acteurs politiques les uns par rapport aux autres) et d'évaluation (capacité à se positionner sur l'axe gauche/droite notamment). Pour Gaxie, la compétence politique est intimement liée au capital culturel et au niveau d'instruction, qui varie justement selon la classe sociale. Dès lors, lorsqu'ils vont voter, les citoyens sont inégalement munis sur le plan cognitif et n'ont pas la même maîtrise de l'univers politique. [...]
[...] Votons-nous tous de la même manière ? Dans les démocraties représentatives contemporaines, le vote est le comportement politique conventionnel par excellence. Il s'agit d'une forme d'expression politique publique ou secrète qui a pour objet le choix des représentants, et sa pratique à intervalles réguliers constitue pour Bernard Manin l'un des fondements de notre régime. En l'occurrence, des pratiques électorales existaient déjà bien avant la structuration de l'ordre démocratique en Occident, mais nous allons nous concentrer ici sur le cas des démocraties représentatives contemporaines. [...]
[...] Pour eux, le poids de l'affiliation partisane dans le vote varie. Dans le cadre des élections de maintien, sans enjeu ou candidat particulier, le vote est structuré par l'affiliation partisane. Lors des élections déviantes, l'individu va momentanément voter en contradiction avec son affiliation du fait d'un candidat particulier ou d'enjeux conjoncturels. Pour le cas très rare des élections de réalignement, un contexte de crise grave va potentiellement changer de façon durable l'affiliation partisane de l'individu. Le fait que cette partisanship soit structurée par la famille aboutit donc nécessairement à des votes différents selon les individus. [...]
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