Entre 1919, date la première élection après la Première Guerre Mondiale, et 1981, date de la première alternance politique à la tête du pouvoir exécutif sous la Vème République, l'exercice du droit de vote en France n'a connu qu'une seule interruption, entre 1940 et 1944 sous le régime de Vichy. Pour autant, l'histoire de cette pratique politique n'est pas monolithique et il est certain que l'on ne vote pas en 1981 comme on le faisait au sortir du premier conflit mondial. En soixante-deux années, malgré de considérables éléments de permanence, la pratique électorale a considérablement changé, au gré des changements de républiques, des alternances politiques et de l'évolution des mentalités. Dans quelle mesure alors peut-on apprécier les mutations qui ont façonné l'exercice du droit de vote ? S'il apparaît tout d'abord qu'un long processus d'universalisation du droit de vote s'est déroulé très lentement dans la société française à partir de 1919, il n'en demeure pas moins que dans le même temps, les bouleversements des modes de consultation des Français ont engendré, jusqu'en 1981, une stabilisation progressive de la parole politique, loin des soubresauts de la IIIe et de la IVe République.
[...] Même des forces conservatrices se montrent favorables au vote des femmes : le 15 juillet 1919, le pape Benoît XV lui-même se prononce en faveur du droit de vote des femmes. Plusieurs tentatives échouent : entre 1919 et 1940, la Chambre des députés va voter six fois en faveur du vote des femmes par des majorités écrasantes ( 1936). A chaque fois, le Sénat bloque le projet ou refuse de l'inscrire à l'ordre du jour de ses débats. La participation au gouvernement du Front Populaire annonce une avancée de la position des femmes vis-à-vis de la citoyenneté mais demeure sans lendemain. [...]
[...] - le Front Républicain (janvier 1956 mai 1957) permet à un gouvernement présidé par le socialiste Guy Mollet mais composé de tendances très diverses comme François Mitterrand (socialiste), Jacques Chaban-Delmas (gaulliste), Pierre Mendès-France (radical) de diriger le pays en opposition aux coalitions de centre-droit qui s'étaient auparavant succédé. Il faut noter que l'épisode Mendès-France de 1954-1955 repose sur une recomposition de la majorité parlementaire mais pas d'un choix directement issu des urnes. - En mai 1981, l'élection du socialiste François Mitterrand à la présidence de la République. [...]
[...] Toutefois, ce n'est que dix ans plus tard, le 23 juin 1956, que la loi- cadre du ministre Gaston Deferre concrétisa cette citoyenneté égale entre " indigènes" et " Européens" en supprimant le système du " double collège" et en élargissant le corps électoral à tous les habitants de nationalité française, sans limitation capacitaire. Les derniers verrous Le 17 août 1945, l'armée obtient le droit de vote : c'est la fin de la Grande Muette : les militaires n'ont jamais eu le droit de vote en France, d'où le surnom de grande muette donné à l'armée. Entre 1919 et 1945, les militaires ne votent pas. Officiellement, jusqu'à cette date, les militaires étaient exclus du droit de vote sous prétexte qu'ils ne devaient pas prendre parti dans les luttes politiques. [...]
[...] Le conseil de Paris, élu lors des élections municipales, désignait un président aux fonctions qui demeuraient très symboliques. La loi du 31 décembre 1975, appliquée pour la première fois à l'occasion des élections municipales de 1977, instaura un conseil de Paris. Cette institution est en réalité à la fois un conseil municipal et un conseil général, composé de 109 membres qui, par suite, élisent le maire de Paris. Le préfet de police, nommé en conseil des ministres, conserve quant à lui les pouvoirs de polices sur la capitale. II. [...]
[...] Après la dissolution de l'Assemblée Nationale, les Français élisent une large majorité de gauche au Palais-Bourbon. Le vote contre est, quant à lui, une renaissance du vote protestataire L'extrême-droite est peu représentée lors des votes sous la IIIe République malgré la montée de l'antiparlementarisme. En 1956 émerge un vote populiste et antiparlementaire, le vote poujadiste (52 députés poujadistes élus) grâce aux élections au scrutin proportionnel. Cette dynamique se prolonge dans le vote Tixier-Vignancour aux présidentielles de 1965 malgré un résultat maigre (seulement 5,19 Jean-Marie Le Pen fait quant à lui un score infinitésimal en 1974 avec Bibliographie Pierre Rosanvallon, Le Peuple Introuvable : Histoire De La Représentation Démocratique En France, Gallimard pages. [...]
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