Notre système de démocratie représentative fonctionne sur la délégation du pouvoir des électeurs aux représentants. En France, bien que le vote ne soit pas obligatoire comme en Belgique, en Grèce ou au Luxembourg par exemple, la participation électorale a longtemps été massive. En effet, dès les premières élections au suffrage universel masculin de 1848, bien que la moitié de la population soit analphabète et que le bureau de vote soit situé au chef-lieu de canton (et donc qu'il faille accomplir entre vingt et trente kilomètres pour certains), la participation électorale atteint le taux d'environ 84 % des inscrits.
Mais c'est au cours des années 1980 en France que s'opère un basculement dans une abstention qui deviendra de plus en plus massive. En effet, à partir de 1988, l'abstention aux élections législatives sera toujours supérieure à 30%. On constate aussi que tous les autres scrutins sont touchés par cette hausse d'abstentionnisme à partir de la première moitié des années 1990. Le 21 avril 2002, marque un record historique d'abstentionnisme au premier tour des élections présidentielles avec un taux d'abstention de 28.4 %.
[...] Ainsi, cette politisation au quotidien est tributaire des classes sociales. En effet, les agents socialement et culturellement socialisés sont ceux qui disposent des outils nécessaires pour déchiffrer la politique. Ainsi, le niveau d'étude, de revenu est la variable principale. Mais il y a aussi des variables secondaires qui vont se développer comme un écart entre les sexes et l'âge des personnes interrogées. B. Un degré de politisation variable selon le sexe et l'âge des personnes Tout d'abord, selon Daniel Gaxie, le degré de politisation est soumis à des lois sociales puisque la probabilité de s'exclure à un moment ou à un autre du déroulement des élections est, entre autres, plus élevée chez les femmes que chez les hommes En effet, le niveau de politisation social des femmes est inférieur à celui des hommes. [...]
[...] On peut expliquer, en partie, ce faible degré de politisation des plus de 60-65 ans, par l'absence d'activité professionnelle. Cependant, l'appartenance à certaines organisations peut compenser ce manque. Par exemple, une femme de 94 ans va appartenir à une association de club de bridge qui va constituer, un peu, un substitue par rapport à un capital culturel faible. En effet, par ce club de bridge vont s'échanger des conversations non seulement sur ce qui se passe autour d'elles mais aussi des conversations politiques et donc accroitre leur capital culturel qui pouvait être faible au départ. [...]
[...] Ce cens caché conforte ainsi le monopole des professionnels de la politique puisque la majorité de la population se sent exclue ou auto-exclue. Ce mode de fonctionnement va aussi avoir tendance à favoriser les classes supérieures et donc ce sont essentiellement les classes populaires qui sont exclues. Ainsi, ce cens caché reproduit les clivages et les inégalités au sein de la société. Dès lors, lorsqu'on demande à un électeur de milieu modeste s'il a déjà lu la Constitution, celui-ci nous répond Non jamais Par ailleurs, si on essaye de pousser un peu plus l'analyse en lui demandant si le Président dirige la politique nationale on obtient la réponse Oui il me semble De même, quand on demande si le Président de la République peut révoquer le premier ministre cet électeur répond également par l'affirmative. [...]
[...] Le vote désinvesti Notre système de démocratie représentative fonctionne sur la délégation du pouvoir des électeurs aux représentants. En France, bien que le vote ne soit pas obligatoire comme en Belgique, en Grèce ou au Luxembourg par exemple, la participation électorale a longtemps été massive. En effet, dès les premières élections au suffrage universel masculin de 1848, bien que la moitié de la population soit analphabète et que le bureau de vote soit situé au chef-lieu de canton (et donc qu'il faille accomplir entre vingt et trente kilomètres pour certains), la participation électorale atteint le taux d'environ des inscrits. [...]
[...] Ainsi, les personnes qui s'inscrivent sur les listes, qui votent et participent à l'enquête sont le plus souvent des hommes jusqu'aux 50 ans, davantage scolarisés et concernés par la politique. Cependant, cette tendance n'empêche pas que des femmes, des personnes peu diplômées ou intéressées par la politique répondent aux questions qui leur sont posées, même s'il s'agit d'une moindre proportion. [...]
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