"Il suffit d'un vote de constituants pour venger la nation de la tyrannie incessante de douze siècles, tant il est vrai que le bonheur du peuple est facile à faire quand ceux qui le gouvernent s'occupent moins d'eux-mêmes que de lui." C'est ainsi que l'érudit Pierre Larousse résume la portée de la Révolution française dans le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle.
Tout commence, le 11 septembre 1789 lorsque l'Assemblée constituante refuse par 673 voix contre 325 d'accorder au Roi un veto absolu. Lors des débats, les partisans du veto absolu, défenseurs des prérogatives royales, se sont placés à droite. A l'inverse, les partisans du veto suspensif, avocats de la souveraineté nationale, se sont placés à gauche. La droite et la gauche sont nées. Par extension, la droite a rassemblé les adversaires de la Révolution, la gauche, ses partisans. La droite est née par réaction à l'égard de la Révolution ; elle s'est définie par rapport à elle, sur son terrain.
Au cours de ce travail, nous nous interrogerons : avec quelle dynamique et dans quelles directions l'échiquier politique français a évolué de 1789 à aujourd'hui ? Dans une première partie, nous étudierons l'état des forces politiques en 1789 et leur filiation philosophique ; nous développerons également les multiples aspects et conséquences de la Révolution française qui nous permettent de comprendre les futures transformations politiques. Dans une deuxième partie, nous analyserons les mutations de l'échiquier politique de 1789 à 1870 - date de l'instauration durable de la République. Enfin, dans une troisième partie, nous verrons que, si pendant une bonne partie du XXe siècle, les idées de gauche sont le centre de gravité de la politique, à partir de la crise des années 1970/1980, le clivage est beaucoup plus brouillé car la gauche est en perdition alors que la droite est à l'offensive.
[...] Comment les députés de 1789 sont devenus révolutionnaires, Albin Michel, Paris Le 4 août 1789, premier des "grands soirs" Jérôme Gautheret et Thomas Wieder, Le Monde août 2009. Timothy Tackett, Par la volonté du peuple. Comment les députés de 1789 sont devenus révolutionnaires, Albin Michel, Paris 168. [...]
[...] C'est ainsi que l'érudit Pierre Larousse résume la portée de la Révolution française dans le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle. Tout commence, le 11 septembre 1789 lorsque l'Assemblée constituante refuse par 673 voix contre 325 d'accorder au Roi un veto absolu. Lors des débats, les partisans du veto absolu, défenseurs des prérogatives royales, se sont placés à droite. A l'inverse, les partisans du veto suspensif, avocats de la souveraineté nationale, se sont placés à gauche. La droite et la gauche sont nées. Par extension, la droite a rassemblé les adversaires de la Révolution, la gauche, ses partisans. [...]
[...] 1870-2010 : d'une domination hégémonique de la gauche à un clivage incertain et brouillé A. a partir de l'instauration durable de la république, l'échiquier politique est dominé par les idées de gauche Après l'instauration de la République des républicains la droite et le centre n'ont plus incarné une réalité politique et philosophique mais un simple positionnement géographique. Ils sont devenus situationnels Face à une gauche fière d'elle-même, qui revendique son passé sans pudeur, le centre et la droite de l'hémicycle ont accueilli des partis qui ont, petit à petit, glissé de la gauche, où ils sont nés, vers le centre droit, après avoir été débordés sur leur gauche par des partis plus révolutionnaires qu'eux. [...]
[...] Au cours de ce travail, nous nous interrogerons : avec quelle dynamique et dans quelles directions l'échiquier politique français a évolué de 1789 à aujourd'hui ? Dans une première partie, nous étudierons l'état des forces politiques en 1789 et leur filiation philosophique ; nous développerons également les multiples aspects et conséquences de la Révolution française qui nous permettent de comprendre les futures transformations politiques. Dans une deuxième partie, nous analyserons les mutations de l'échiquier politique de 1789 à 1870 date de l'instauration durable de la République. [...]
[...] Le grand hara-kiri durera jusqu'à deux heures du matin. Dans une atmosphère de transe collective, les orateurs se succèdent à la tribune, chacun se dépouillant tour à tour de ses droits ancestraux. C'est ainsi qu'on vit les ducs de Guiche et de Mortemart renoncer aux pensions du roi, l'évêque La Fare réclamer l'abolition des privilèges ecclésiastiques, l'archevêque d'Aix, Boisgelin, l'approuver "au nom du clergé". En quelques heures, des dizaines d'exemptions de nature fiscale et de droits liés à des statuts particuliers sont abrogés. [...]
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