Avant 1789, la question de la citoyenneté, et donc celle du droit de suffrage, ne se pose pas. On est sujet du roi, et non pas citoyen. Le principe de souveraineté réside dans la personne du roi. À la suite de la Révolution française, c'est la nation tout entière qui est souveraine, même si cela ne veut pas dire que tous les Français soient électeurs. On fait la distinction entre citoyens passifs- l'ensemble de la population, et citoyens actifs- les électeurs. Nationalité et citoyenneté sont donc loin de se confondre.
Le XIXe siècle est une période de débats brûlants entre partisans du suffrage universel, au nom du principe d'égalité, et défenseurs du suffrage censitaire, où le droit de vote serait octroyé à des électeurs capables de voter de manière « éclairée ». C'est aussi un siècle d'avancées et de perpétuels retours en arrière en matière de droit de suffrage.
[...] Des indemnités parlementaires sont créées pour permettre à tous d'être éligibles. La France est le premier état européen à établir le SUM (1918 au RU) sans aucune restriction. "A-t-on jamais vu dans le monde rien de semblable à ce qui se voit aujourd'hui, où est le pays ou l'on n'a jamais été jusqu'à faire voter les domestiques, les pauvres, les soldats", dira Tocqueville. Désormais, les masses,avec part importante illettrés, peuvent décider du destin de la nation. Or, avec l'arrivée du Parti de l'Ordre, le SUM est officieusement condamné. [...]
[...] Un apprentissage et une acclimatation au droit de suffrage a lieu: paradoxalement la Monarchie de Juillet. En 1848, de nombreux Français issus de la bourgeoisie auront déjà fait l'expérience du droit de suffrage. Le corps électoral sera alors multiplié par plus de 30 pour les élections législatives, mais seulement par 3 pour les élections municipales! III- Le second Empire, bien qu'il brise les espoirs de la Seconde République, mais acclimate définitivement au droit de suffrage qui connaît enfin son apothéose avec la IIIe République La seconde république, l'illusion démocratique? [...]
[...] Suffrage universel, suffrage censitaire et leurs débats depuis la Révolution Suffrage universel: le droit de vote est accordé et reconnu à tout citoyen (mâle jusqu'en 1944), de nationalité française et majeur, sans distinction de classe ou de fortune. Suffrage censitaire: les électeurs sont ceux qui paient un certain montant d'impôt, le "cens". Avant 1789, la question de la citoyenneté, et donc celle du droit de suffrage, ne se pose pas. On est sujet du roi, et non pas citoyen. Le principe de souveraineté réside dans la personne du roi. [...]
[...] Il n'est en effet pas question de confier le droit de suffrage à des hommes incapables de lire et écrire. L'assemblée décide que seuls les citoyens actifs auront le droit de vote. Seuls quelques constituants, comme Robespierre ou l'Abbé Grégoire, sont favorables au SUM au nom des droits garantis par la DDHC. Révolution française et Consulat A la suite de la journée du 10 août 1792, qui marque la fin de la Monarchie Constitutionnelle, une première-et brève- application du SUM a lieu pour élire une assemblée, la Convention. [...]
[...] Ces défenseurs du suffrage censitaire se réclament des Lumières. On insiste beaucoup sur l'idée de responsabilité: on doit être éclairé capable de voter librement. Les élites doivent guider le peuple, "enfant" ignorant, animé par des excès, des passions révolutionnaires, que l'on mène son bien. C'est seulement en accédant au savoir que le peuple pourra accéder au droit de vote, progressivement. De la même manière, l'âge est un gage de modération. Et en étant propriétaire, on a intérêt à choisir des représentants qui défendent une bonne gestion de la nation. [...]
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