sondages, démocratie, Alain Lancelot, Brexit, élection de Donald Trump, système politique, contrôle de la commission des sondages, enquête, société, cadre juridique, vote stratégique, BVA leader international en enquêtes, Ipsos, TNS Sofres, IFOP institut français d'opinion publique, suffrage universel
"Critiquer les sondages, c'est critiquer la démocratie", affirmait en 1998 le politologue français Alain Lancelot. Pourtant, le récent Brexit et l'élection surprise de Donald Trump à la tête des États-Unis imposent d'eux-mêmes une remise en question de la pertinence des sondages. Les sondages désignent une "technique d'enquête statistique auprès d'une population humaine, visant à produire des résultats quantitatifs par l'utilisation d'informations collectées", concernant divers champs. Il s'agit du "suivi des tendances économiques, la prévision politique, l'affirmation identitaire, la recherche". Les sondages sont réalisés de manière standardisée à partir d'un échantillon. L'objectif des sondages est de saisir, à un moment donné, l'opinion publique, c'est-à-dire selon la définition de Necker : "l'esprit qui anime la vie sociale". Dans nos démocraties, le régime politique "du peuple, par le peuple et pour le peuple" selon la définition stipulative du président Lincoln, les sondages sont multiples. La connaissance de l'opinion apparaît essentielle pour les organes exécutifs et législatifs qui ne mesurent l'approbation de politiques menées par les urnes ou des mouvements sociaux tels que les grèves. Pour autant, cette utilisation quasi systématique des sondages suscite de vives inquiétudes. Dès lors, les sondages sont-ils nuisibles à la démocratie ?
[...] La courte avance initiale de VGE s'est renforcée au fil des mois grâce à un basculement de l'électorat indécis au profit du « probable vainqueur » Ou de découragement Par ailleurs, il existe aussi un effet mobilisateur pour le challenger : « effet underdog » qui caractérise une certaine méfiance des électeurs vis- à-vis du système politique. Les électeurs se détournent du candidat favori des sondages, exprime une défiance à l'égard d'un candidat qui apparaît déjà élu, mais sans l'assentiment effectif des électeurs. Le résultat très décevant d'Alain Juppé au premier tour des primaires de la droite et du centre illustre cela. En sociologie politique, certains caractérisent cet effet de « mauvaise humeur » face au vainqueur proclamé. B. Les sondages 1. [...]
[...] Les instituts de sondage sont donc en mesure d'imposer en permanence de multiples débats. Jérôme Sainte-Marie est très critique concernant les sondages et évoque « le fantasme d'un enfermement de l'avenir ». En effet, chaque action peut se voir conditionner par un sondage. Cet effet « d'enfermement de l'avenir » est particulièrement nuisible à la démocratie Un citoyen sondeur et sondé L'avis des citoyens est sollicité en permanence via les canaux de communication numériques. Sur les réseaux sociaux ou les sites d'information, chacun est invité à répondre à de multiples sondages. [...]
[...] Les sondages : un usage excessif et dangereux A. Une « pollution démocratique » Pour Maurice Druon, les sondages constituent une « pollution démocratique », c'est-à-dire qu'ils perturbent le fonctionnement de la démocratie et des élections Le vote stratégique : un véritable danger Le vote stratégique est l'une des conséquences de l'émergence des sondages. Le vote du citoyen ne résulte pas de ses convictions, mais est l'émanation directe d'un calcul politique qui vise à empêcher la victoire d'un parti, d'une personne, en votant pour la personnalité la plus proche de ses convictions. [...]
[...] Les sondages sont-ils nuisibles à la démocratie ? « Critiquer les sondages, c'est critiquer la démocratie », affirmait en 1998 le politologue français Alain Lancelot. Pourtant, le récent Brexit et l'élection surprise de Donald Trump à la tête des États-Unis imposent d'eux- mêmes une remise en question de la pertinence des sondages. Les sondages désignent une « technique d'enquête statistique auprès d'une population humaine, visant à produire des résultats quantitatifs par l'utilisation d'informations collectées », concernant divers champs. Il s'agit du « suivi des tendances économiques, la prévision politique, l'affirmation identitaire, la recherche ». [...]
[...] En conclusion, les sondages sont au cœur de nos démocraties. Les sondages d'opinion traduisent le respect de l'opinion individuelle, dans un cadre lucratif qui incite à une multiplication des sondages avec des dérives concernant les méthodes adoptées et les questions posées. Il y a un réel risque de manipulation de l'opinion publique. Les sondages, dans l'usage excessif actuel, sont nuisibles à la démocratie bien qu'ils ne le soient dans leur essence même. En France, les sondages d'opinion étaient interdits en période électorale jusqu'à ce que certains journaux enfreignent la loi en 1997. [...]
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