« La puissance du gaullisme, c'est d'être à la fois un moment particulier et marquant de notre histoire et une attitude politique qui peut surgir à toutes les époques ». Cette affirmation de C. Pasqua met en évidence toute la difficulté qu'il y a à définir le gaullisme : faut-il prendre en compte l'action du général de Gaulle ou sa doctrine politique ? On peut aujourd'hui distinguer plusieurs variantes du gaullisme, comme le « néogaullisme », le gaullisme social ou le gaullisme « de gauche ».
Les trois documents soumis à notre étude sont respectivement les discours fondateurs du RPF, du RPR et de l'UMP. Fondé le 7 avril 1947 par de Gaulle, le Rassemblement du Peuple Français est créé pour mettre en œuvre le programme politique annoncé dans le discours de Bayeux. C'est le seul mouvement fondé et présidé par de Gaulle.
Le 5 décembre 1976, le Rassemblement Pour la République, dixième appellation du mouvement gaulliste depuis le RPF voit le jour, sous l'impulsion de J. Chirac. Le RPR veut susciter un « élan nouveau » après la défaite de J. Chaban-Delmas aux présidentielles de 1974 et le départ de J. Chirac de Matignon en août 1976.
Quant à l'Union pour un Mouvement Populaire, fondée le 17 novembre 2002, elle a pour objectif de rassembler les partis de droite après la victoire de J. Chirac aux présidentielles. Le RPR s'est fondu dans ce nouveau parti.
L'analyse de ces trois discours fondateurs met en avant la transformation du rôle des partis, qui se laisse deviner dans l'évolution de leur rapport à la tradition gaulliste.
En effet, si tous trois peuvent être considérés comme des formations gaullistes, leurs objectifs sont dépendants de la conjoncture (nationale et internationale) et les font évoluer de mouvements en partis.
[...] Quant à l'Europe, la tradition gaulliste s'effrite en ce qui concerne la primauté du politique. C'est par le pilier économique que celle-ci se construit et les deux partis de tradition gaulliste en sont conscients, ce qui n'empêche pas leur volonté d'une Europe pouvant contrebalancer le poids des Etats-Unis et réhabiliter le rôle de la France Nous ferons l'Europe sans défaire la France doc ; phrase reprise dans le doc.3, ce qui montre la volonté de continuer dans la vision gaulliste, en ce qui concerne l'Europe tout du moins). [...]
[...] Les changements de sigles successifs ne signifient pas toujours substitution d'un rassemblement à un autre, mais également évolution des convictions et surtout adaptation au monde contemporain. Pour Malraux, Le RPF, c'est le métro. On ne peut pas en dire autant aujourd'hui sur les partis se revendiquant du gaullisme. Le clivage droite-gauche est plus fort que l'attachement à des valeurs ou des personnes le transcendant. Mais est-il encore pertinent de se rattacher à des valeurs historiquement datées ? Il est, semble-t-il, nécessaire de les adapter à la conjoncture, même si cela signifie les dépasser ou les diluer. [...]
[...] Chirac évoque l'une des vertus fondamentales du gaullisme (doc. et A. Juppé nomme directement le Général (doc. 3). Selon F. Haegel, se revendiquer directement de l'héritage gaulliste (comme le fait J. Chirac dans le discours fondateur du RPR) permet de mettre en avant un leg idéologique et ainsi prendre position dans l'espace partisan Le Général joue de cette popularité très forte en 1947 et utilise la première personne tout au long de son discours, sachant que les militants sont parfois plus sensibles à sa personnalité qu'au programme du RPF. [...]
[...] L'analyse de ces trois discours fondateurs met en avant la transformation du rôle des partis, qui se laisse deviner dans l'évolution de leur rapport à la tradition gaulliste. En effet, si tous trois peuvent être considérés comme des formations gaullistes, leurs objectifs sont dépendants de la conjoncture (nationale et internationale) et les font évoluer de mouvements en partis. Si l'on considère le gaullisme comme la doctrine politique inspirée de de Gaulle, même si lui-même refusait le terme, on peut noter plusieurs éléments dans ces discours qui ont trait à l'héritage gaulliste. [...]
[...] Le gaullisme politique se base sur la commémoration de l'action politique de de Gaulle. Il définit les buts du gaullisme comme étant la grandeur et l'indépendance de la France. On le retrouve dans les discours étudiés, ce que nous aurons l'occasion d'analyser. Etre gaulliste suppose ainsi d'être en accord avec l'action de de Gaulle, mais aussi de le revendiquer à travers des principes directeurs. Cependant, les formations ne peuvent se référer à des principes figés qui n'auraient aucun sens pour leurs adhérents. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture