A l'occasion de la Journée de la Femme le 9 mars 2009, une cinquantaine de femmes élues maires en mars 2008 se sont réunies pour ériger un premier bilan sur leur mandat et partager leur expérience respective.
Le fait de rassembler ces femmes élues au suffrage universel au Sénat a un caractère symbolique. L'une des raisons pour lesquelles le sexe féminin a dû attendre 1944 pour obtenir le droit de vote, a été que le Sénat s'opposait fermement à ce droit. Le Sénat se devait d'être du côté du conservatisme et non du modernisme que représentait le droit de vote aux Femmes.
Grâce à la loi du 6 juin 2000 sur la parité hommes / femmes pour l'égal accès aux mandats électoraux et à la fonction élective, il a été permis une entrée massive des femmes dans les conseils municipaux lors des élections de mars 2008.
[...] Elles mettent en avant leur relation avec le service public, mais peu en revanche, parlent de leur expérience avec les entreprises privées implantées sur leur territoire et n'abordent pas non plus les questions techniques en tout genre qui génèrent tout de même une forme de rentrée d'argent dans leur budget. Sans doute est-ce un domaine que les hommes maires maîtrisent mieux. Les hommes qui brident un mandat de maire vont durant la campagne électorale mettre aussi plus souvent en avant le fait qu'ils soient politisés. [...]
[...] La plupart de ces femmes ont connu le monde associatif. Beaucoup d'entre elles sont des jeunes femmes et de ce fait ont dû affronter un double préjugé : celui d'être une femme dans un premier temps et dans un second temps, celui de manquer d'expérience. Cela est venu notamment de la part d'hommes plus âgés. Si bien que certains ont cherché à véhiculer à leur sujet une image négative en les pensant incapables d'exercer de telles fonctions. C'est d'ailleurs une question qui revient souvent dans bon nombre d'expérience partagée et cet aussi bien au moment de leur engagement dans la campagne électorale que tout au long de leur mandat. [...]
[...] Cependant, cet accès à la fonction de maire n'a pas connu le même succès pour le genre féminin puisqu'elles ne représentent depuis ces dernières élections qu'environ 11% de l'ensemble des maires des communes (soit des maires des villes de plus de 500 habitants et 14,2% des maires de moins de 3500 habitants). Le rapport 358 du Sénat porte sur ce thème autour d'un débat rassemblant un échantillon infime de femmes maires élues en 2008. Ce débat a pour but que ces femmes donnent leurs premières impressions un an après leur entrée en fonction et en tirent un premier bilan. [...]
[...] Il ressort aussi beaucoup que la plupart des femmes présentes et élues maires ne pensent pas au prochain mandat. Cela est chose étonnante dans le milieu des élections souvent fort politisé. Elles agissent au jour le jour et voient comment les projets et les situations évoluent. L'intérêt est de faire chaque jour des choses et d'avancer selon Laurence Claisse, maire de Ciprière dans les Alpes-Maritimes. Enfin, un autre élément est souvent évoqué : les problèmes de parité qu'elles peuvent rencontrer au sein des Communautés de communes. [...]
[...] Chacune a ensuite son propre parcours personnel : mères de famille d'enfants en bas âge, mères de famille qui ont attendu que leurs enfants soient assez grands pour s'engager dans de telles fonctions, femmes actives qui concilient vie professionnelle, vie de famille et fonction de maire, femmes qui décident de tout arrêter pour se concentrer exclusivement sur leur nouveau rôle. Tous les cas de figure sont représentés dans ce débat. Quelle que soit leur vie à côté de celle d'élue, toutes mettent majoritairement en avant cependant un manque de temps certain et des journées fort chargées, mais ne s'en plaignent nullement. [...]
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