La France voit émerger une extrême droite dans la seconde partie du XIXe siècle dont l'idéologie se rapproche d'un antisémitisme, d'un antiparlementarisme et d'un nationalisme avérés. Toutefois et même si l'Affaire Dreyfus est considérée à juste titre comme le véritable acte de naissance de l‘extrême droite française, il faudra attendre l'année 1940 pour constater l'apogée de celle-ci avec l'arrivée de Pétain.
Charles Maurras, connu pour son admiration de la Monarchie et pour son chauvinisme, la qualifiera même de "divine surprise". Cependant, la défaite des nazis en 1945 et la reprise en main de la France par de Gaulle contribueront à l'occultation de cette France des années noires et de ses idées. Dès lors, les partis d'extrême droite seront contenus au nom d'un refoulement et d'un mythe, celui du "Résistancialisme".
Cependant, au fil de l'histoire, la France fait face à ses vieux démons et voit le mythe de De Gaulle volé en éclat avec une nouvelle génération qui refuse une certaine vision instrumentalisée de l'histoire. Cette nouvelle mentalité s'accompagnera ainsi de la réapparition de faits racistes, portés par une extrême droite renouvelée, mais qui garde une idéologie proche de celle de Vichy.
C'est donc dans ce contexte que va naître un nouveau parti d'extrême droite en 1972, le Front National (ou FN) dont son créateur n'est autre qu'un ancien poujadiste et vétéran des guerres d'Indochine et d'Algérie. Ainsi, comment l'extrême droite a-t-elle pu renaître dans une France des années 70 à nouveau hantée par le spectre de Vichy et devenir un acteur déterminant dans l'échiquier politique français pendant des décennies sans toutefois jouir d'une image "présidentiable" ?
[...] Or avec le Front National en France, c'est tout le contraire. Pour le montrer, je vais m'appuyer sur le livre de Shield James G The right in France: from Pétain to Le Pen (2007). Ainsi, au début des années 70, le slogan de Le Pen était modéré avec pour principal problème le communisme. Puis comme nous l'avons vu, la ligne de Le Pen s'est durcie en fonction de la conjoncture économique des années 80 avec des nouveaux problèmes-clés comme nous l'a montré Ignazi. [...]
[...] L'extrême droite peut se classer en quatre catégories. Tout d'abord, Tixier-Vignancourt, candidat malheureux à l'election présidentielle de 1965 décide d'adopter des mesures plus modérées dans une logique électorale. Il crée un nouveau parti appelé Alliance République pour les libertés et le progrès (ARLP), son but étant de gommer les attributs attachés à l'extrême droite. La deuxième catégorie est composée de petits mouvements nationalistes et révolutionnaires qui se battent contre l'influence marxiste de l'époque. A cela, s'ajoute une troisième catégorie composée de l'Ordre Nouveau, parti nationaliste fondé en 1969. [...]
[...] La renaissance de l'extrême-droite en France dans les années 1970 La France a très souvent tenu le rôle d'exception au sein de l'Europe et son histoire politique ne déroge pas à la règle. Selon René Rémond, célèbre historien des droites en France, cette dernière n'aurait connu aucun fascisme au cours de son histoire. En effet, la France n'a jamais été le théâtre de rassemblements de masse, de cultes de la personnalité comme l'ont pu être l'Allemagne ou encore l'Italie. Cependant, la France n'est pas vierge de tout nationalisme ou de tout mouvement qualifié d'extrême droite. [...]
[...] Pour tenter de résoudre cette question, je m'appuierai sur les thèses de Kitschelt et d'Ignazi. En effet, je pense que leurs théories peuvent expliquer cette renaissance et en partie le fait que, par ses accents populistes, le Front national plait, mais fait peur. Je m'attacherai aussi à expliquer les limites de ces théories par le simple constat qu'elles n'expliquent pas pleinement le phénomène qu'est le Front National. Enfin, j'ai choisi ce sujet d'étude, car je suis moi-même française et habite tout près de Vichy depuis mon enfance. [...]
[...] Cependant, la hausse du nombre de partisans du FN durant les années 1990 montre que la thèse du vote de protestation n'est plus tenable. En effet, il a de réels supporteurs que l'on trouve chez les travailleurs (peu qualifiés) mais aussi chez des cadres (Shield James G 2007). Ainsi, Le Pen souffre d'une image i présidentiable Chez qui est-il perçu comme une menace ? Tout d'abord et bien évidemment chez la gauche qui, comme le fait remarquer Shield James G (2007), n'a jamais adhéré dans ses idées, mais aussi chez la droite, qui le perçoit davantage comme un adversaire politique. [...]
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