Raymond Barre, premier ministre (1976-1981)

Résumé du document

Le 12 avril 2009 celui qui fut premier ministre de la France de 1976 à 1981 aurait eu 85 ans.
Né le 12 avril 1924 à St Denis-de-la-Réunion, il mène d'abord de brillantes études qui lui valent ce très rare privilège d'obtenir, en 1950, l'agrégation de droit et celle d'économie. Il est également diplômé de l'IEP de Paris. C'est en premier lieu la voie d'universitaire économiste qu'il privilégie. Son manuel d' « Economie Politique » appelé par des générations d'étudiants « le Barre », fera longtemps référence.

Bien qu'il confia être entré en politique sur le tard, c'est tout de même en 1959, soit à 35 ans, qu'il choisit la voie gaulliste et devient directeur de cabinet de Jean Marcel Jeanneney alors ministre de l'Industrie. Il siège ensuite au Comité d'Aménagement du Territoire et au Centre d'Etude des Revenus et des Coûts. En 1967 il opte pour l'Europe en accédant aux fonctions de commissaire chargé des questions économiques et financières à la Commission Européenne dont il devient le vice-président. Il va s'avérer un Européen convaincu.
Son mandat à Bruxelles est marqué par son action favorable à l'union économique et monétaire entre les 6. Il est à l'origine du mémorandum de février 1968 sur la politique monétaire de la CEE qui préconise une assistance réciproque entre les membres et la définition d'une unité de compte européenne.

Extraits

[...] Noir, il se présente à la mairie de Lyon et est élu. Il avait annoncé dès le début de son mandat qu'il n'en ferait qu'un, c'est pourquoi celui-ci s'achève en 2001. Mais c'est à son mandat à Matignon que nous allons plus particulièrement nous intéresser. R. Barre est resté quasiment 5 ans premier ministre de V.Giscard d'Estaing. Il est parmi les plus longs de la Vème République Il n'y a pas mille et une manières d'analyser les années Matignon du septième premier ministre de la Vème République. [...]

[...] Récemment il justifia son échec : j'avais un gros défaut : je n'étais pas un professionnel de la politique On pourrait aussi penser avec R. Enthoven qu' il croyait qu'il suffisait de dire ce qu'on pense pour avoir raison seul contre tous »(France Culture, 1er mars 07). Par la suite il conquiert, on l'a dit, la mairie de Lyon en 1995 pour un seul mandat. En 2001 à l'issue de celui-ci, fidèle à son credo d' inclassable il fait du socialiste, G.Collomb, son héritier. [...]

[...] Le premier ministre décria cette confiance coupée en rondelles (12). C'est le 29 avril qu'au cours d'un entretien télévisé V.Giscard d'Estaing menaça explicitement de dissolution en cas défiance (visant les velléités sécessionnistes du RPR). Le président brandit plusieurs fois cette épée de Damoclès. Soulignons que la responsabilité gouvernementale, via l'art.49-3, fut souvent mise en œuvre par R.Barre de même que l'art. 44-3(13). C'était un signe des tensions au sein de la majorité. L'intéressé nous confiera : je maniais le 49-3 qui est l'arme contre une majorité récalcitrante et non contre l'opposition. [...]

[...] 30) L'Express ; ibid. 31) R.Barre, Réflexions pour demain, Pluriel 32) L'Express,ibid,p 33) R.Barre, L'expérience du pouvoir, Fayard Les ouvrages de R.Barre sont nombreux. A ceux déjà cités, rajoutons encore : L'homme est un animal économique »,1973 ; Une politique pour l'avenir »,1981 ; La désinflation Que sais-je ? 1983 ; Au tournant du siècle »,1988 ; Questions de confiance »,Flammarion,1988 ; Un goût de liberté ; Entretiens 2001. [...]

[...] Notes R.Barre , Traité d'Economie Politique , PUF-Thémis (plusieurs rééditions). Par ailleurs il assurera la traduction de F.Hayek, Scientisme et Sciences Sociales, Essai sur le mauvais usage de la raison Il y reste jusqu'en 1962 A noter que R.Barre est un des seuls grands hommes politiques de la Vème à n'avoir jamais été membre d'un parti. Il revendiquait, gaullien, être au-dessus des partis Date à laquelle il se retire définitivement de la vie politique. Au second tour il soutiendra froidement J.Chirac sur lequel il confiera qu'il est sympathique, mais je ne lui reconnais pas la moindre conviction, sinon l'obsession du pouvoir »(L'Express, 30/08/07, dossier sur R.Barre, p.32). [...]