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Le modèle du « rational choice » ou de l'électeur rationnel correspond à un individu qui, lors d'une élection, adopte un comportement rationnel, c'est-à-dire une conduite cohérente. Ce dernier point sous-entend que l'individu en question est « informé, intéressé, compétent, capable d'évaluer les enjeux d'une élection et de produire un jugement articulé, cohérent et stable » .
L'analyse de ces comportements rationnels permet donc de comprendre les attitudes électorales adoptées par ces électeurs. Cependant, en quoi cette rationalité souvent affirmée par les différents chercheurs apparait-elle décrédibilisée aujourd'hui ?
En effet, petit à petit, cet idéal d'un électeur parfait va s'effondrer face à, essentiellement, des données empiriques qui vont à contrecourant de celui-ci. Le premier à mettre à mal cette théorie de l'électeur rationnel est Joseph Schumpeter qui estimait dans son ouvrage que les citoyens redevenaient des êtres primitifs en ce sens qu'ils cédaient, lors des élections, à leurs pulsions les moins rationnelles. Bernard Berelson va reprendre et alimenter davantage cette théorie en fournissant une liste d'exigences nécessaires à une compétence politique conséquente du citoyen. On y trouve l'intérêt pour l'élection, ou plus largement pour la politique dans son ensemble, une connaissance suffisante de ses rouages et la possibilité de donner naissance à une vision de la politique conforme à un certain nombre de principes idéologiques. A ce tripartisme classique, B. Berelson « y ajoute l'aptitude à l'observation objective des réalités politiques, à la discussion et la possession d'une structure de personnalité adéquate (c'est à dire ouverte) » . Tout ceci constitue les ramifications à l'obtention d'un électeur rationnel pour, in fine, comprendre les résultats des votes.
Il convient alors d'analyser le modèle du « rational choice » à la lumière d'un paradoxe découvert par B. Berleson, pour ensuite se demander en quoi la rationalité des électeurs demeure superficielle.
[...] R. Lane, Political ideology, New York, Basic Books J. Hochschild, What's fair ? American beliefs about distributive justice, Cambridge, Harvard University Press p S Popkin, The reasoning voter, Chicago, University of Chicago Press, 1991. [...]
[...] Outre les apports de la psychologie politique ou des recherches sur les médias, c'est Samuel Popkin qui va synthétiser toutes ces données et basculer d'un électeur rationnel à un électeur raisonnable, rassurant l'opinion. Cette autre théorie va décrédibiliser encore un peu plus le modèle du « rational choice », sans pour autant l'enterrer, le débat restant toujours ouvert aujourd'hui Bibliographie : Blondiaux, Loïc. « Mort et résurrection de l'électeur rationnel. Les métamorphoses d'une problématique incertaine », Revue Française de Science Politique, vol no Schumpeter, Joseph, Capitalisme, socialisme et démocratie, Paris, Payot (1re édition 1942). B. Berelson, « Democratic theory and public opinion », Public Opinion Quarterly W. [...]
[...] Il convient alors d'analyser le modèle du « rational choice » à la lumière d'un paradoxe découvert par B. Berleson, pour ensuite se demander en quoi la rationalité des électeurs demeure superficielle. Suite à ces hypothèses évoquées, une contradiction, qui sera très vite dénommée paradoxe de Berelson, va voir le jour à la lueur de données empiriques en inadéquation avec le théorique. Pour lui, un électeur rationnel a la possibilité « d'exercer un jugement rationnel et de considérer rationnellement les implications de son vote ». [...]
[...] Lippmann, Public opinion, New York, Macmillan A. Campbell, Ph. Converse, W. Miller, D. Stokes, The American voter, New York, Wiley Ph. Converse, « The nature of beief systems in mass publics » dans D. Apter Ideology and discontent, New York, Free Press T. Smith, « Non-attitudes : a review and evaluation », art. Cite. [...]
[...] D'une part, le niveau de conceptualisation idéologique, c'est à dire les citoyens qui basent leur choix final sur de véritables données idéologiques, est faible. Deuxièmement, les principes idéologiques relatifs aux diverses notions du monde politique, sont peu maitrisés voire pas maitrisés du tout. Dans un troisième temps, la cohérence, née de la confrontation de l'opinion publique sur sept enjeux, est limitée. Enfin, les orientations politiques ne sont pas stables, sur des enjeux essentiels tout du moins. La conclusion de Ph. [...]
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