printemps arabe, politique confisquée, régimes autoritaires, Tunisie, Egypte, Maghreb
Le monde arabe a été fortement agité en 2011 par un mouvement de contestation mettant en cause les méthodes de gouvernement autoritaire auxquelles elles sont soumises depuis plusieurs décennies. Parti de Tunisie, ce mouvement se propage à l'Égypte, puis à plusieurs pays du Maghreb et du Moyen-Orient. Plusieurs hypothèques peuvent être
envisagées quant à l'issue des troubles.
[...] Lorsque la police est débordée, les régimes font appel à l'armée. L'armée, arbitre ultime ? La place de l'armée constitue un autre élément de différenciation entre ces multiples révoltes. Dans le cas de la Tunisie, la petite armée ( hommes), qui a une tradition légaliste, est toujours restée soumise au pouvoir civil (le pays indépendant a été construit par les élites civiles du Néo-Destour). Elle n'a pas participé à la répression depuis les années 1990, qui a été menée par un appareil policier pléthorique (100000 hommes). [...]
[...] Les mobilisations sont organisées lors de jours symboliques, par exemple après la prière du vendredi, ou de jours fériés, comme le 25 janvier en Égypte, journée de la police qui marque le début des dix-huit jours de manifestations qui mettent à bas le régime Moubarak. Dans les années 2000, la plupart des pays touchés par le printemps arabe ont connu d'importants mouvements sociaux répétitifs, rarement relatés par les médias internationaux et soigneusement cachés par les médias officiels. Par ailleurs, dans la région, les sociétés se sont massivement mobilisées, avec des revendications politiques, sur des enjeux précis : ainsi en 2005, au Liban, contre la présence syrienne après l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. Ces mobilisations n'ont eu qu'une portée locale. [...]
[...] Ankara est amené à s'engager aussi plus directement, par exemple en Syrie : la Turquie a d'abord tenté une médiation auprès du gouvernement de Damas, puis a soutenu beaucoup plus clairement les réunions de l'opposition syrienne à partir de l'été de 2011, montrant son opposition à la violente répression. Bibliographie : Moncef Marzouki, Dictateurs en sursis, (NED) Karine Bennafla, Le Maroc : changements et faux-semblants, Confluences Méditerranée n°78. Abdelhak Azzouzi, André Cabanis, Le néo-constitutionnalisme marocain à l'épreuve du printemps arabe, L'Harmattan. [...]
[...] L'Arabie Saoudite se démarque avec l'annonce par le roi, en février et mars 2011, d'une série de mesures étalées sur plusieurs années pour un montant estimé de 130 milliards de dollars : création d'emplois au ministère de l'Intérieur, construction de logements (une question sensible pour les jeunes qui ne peuvent pas emménager en couple), augmentation du salaire minimum, accroissement des subventions destinées aux institutions religieuses (qui ont soutenu le pouvoir) . visent à désamorcer la contestation. De plus, de manière très symbolique, le roi annonce en septembre l'extension du droit de vote aux femmes pour les prochaines élections municipales (en 2015). [...]
[...] par la coalition internationale facilite la chute du régime : prise de Tripoli à la fin d'août, arrestation et mort de Kâdhâfi le 20 octobre 2011. Cette assistance venue de l'étranger est loin de résoudre tous les problèmes, qui restent principalement locaux, puisque les défis essentiels pour le C.N.T. et pour le gouvernement intérimaire qui lui succède en novembre sont de maintenir une cohérence au-delà des dissensions internes, de montrer une capacité à restaurer un monopole légitime de la force, dans un pays où les armes circulent en nombre, afin de restaurer la cohésion nationale dans un État libyen totalement déstructuré. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture