Pays jadis cité comme un modèle de stabilité politique et de relative prospérité économique, la Côte d´Ivoire est entrée, depuis le coup d'Etat de 1999, dans une zone de turbulences dont le pic a été la tentative de putsch du 19 Septembre 2002. S'étant muée en rébellion armée, cette tentative de déstabilisation du régime du Président Gbagbo s'est traduite par une partition du pays, dont la zone nord est occupée par les rebelles du M.P.C.I.
Depuis lors, plusieurs accords de paix ont été signés, plusieurs gouvernements de large ouverture ont été formés sur la base de ces différents accords et se sont succédés. La classe politique dans son ensemble s'est engagée dans un processus de paix soutenu par la communauté internationale, qui doit déboucher sur des élections présidentielles prévues pour se tenir le 30 novembre 2008. Il ressort de l'analyse du discours officiel de chacune des parties engagées dans la bataille électorale que les élections constituent le moyen par excellence de terminer la longue et ennuyeuse crise politique dans laquelle le pays semble s'être installé et de consolider les acquis du processus de paix en cours. Les implications de la crise actuelle et le climat politique délétère dans lequel les élections du 30 novembre vont sans doute avoir lieu invitent à analyser de manière lucide les enjeux et les perspectives des élections à venir.
[...] Le commun des Ivoiriens, y compris les militants du R.D.R., ignore tout de la façon dont ce Parti compte s'y prendre pour résorber le problème du chômage, pour réduire la pauvreté, pour résoudre les problèmes de l'Ecole Ivoirienne( ) une fois parvenu au pouvoir. L'autre faiblesse de ce Parti, c'est le manque d'encadrement et de formation politique de ses militants de base. En effet, en terme d'importance numérique, le R.D.R. n'est pas loin d'être la 1ere force politique en COTE D'IVOIRE. [...]
[...] Ce sont les gros bonnets du parti au pouvoir. Tout ceci a lieu sur fond d'augmentation généralisée des prix des denrées de première nécessité et du carburant. La pauvreté gagne du terrain et c'est peu dire. Les scandales mettant en cause l'intégrité morale de personnalités issues du clan présidentiel s'enchainent. On peut citer pêle- mêle le scandale des déchets toxiques, l'achat par l'un des barons du F.P.I., l'actuel ministre des Finances d'une villa de près d'un milliard de francs C.F.A., l'achat par l'un des proches de GBAGBO d'une voiture de luxe de de F .C. [...]
[...] Ce qui signifie qu'en cas de défaite du P.D.C.I. aux élections à venir, BEDIE serait atteint par la limite d'âge et cela marquerait sa fin politique. On saisit donc tout l'enjeu des élections du 30 novembre prochain pour la carrière politique et le prestige personnel de l'ancien Président .Mais le point sur lequel le P.D.C.I. a suscité des controverses et l'étonnement y compris dans ses propres rangs, c'est son alliance avec ,entre autres ,le R.D.R.(son ancien ennemi juré pendant que BEDIE était encore aux affaires )et la rébellion qui a divisé en 2 un pays qu'il se targue d'avoir bâti .Cette alliance contre nature dans la cadre du G7 a été ressentie par beaucoup de militants du P.D.C.I. [...]
[...] lui-même de surfer sur la vague ethno-religieuse pour en tirer des bénéfices politiques. On se souvient, en effet, qu'au plus fort de la bataille politico-juridique au sujet de son éligibilité à la Présidence, A.D.O. avait affirmé ceci dans une interview accordée à R.F.I.: on m'empêche de me présenter aux élections dans mon pays parce que je suis musulman et du nord .Le R.D.R. fait peu pour la formation politique de ses militants alors que la composition sociologique de son électorat marquée par un fort taux d'illettrisme devrait l'amener à comprendre l'urgence et la nécessité de faire de ses militants autre chose que du bétail électoral. [...]
[...] De plus ,les rebelles auraient à redouter d'éventuelles poursuites judiciaires du fait des crimes atroces constitutives de violations de droits de l'Homme qu'ils ont commis depuis le 19 septembre 2002 ,la loi d'amnistie votée par l'ASSEMBLEE NATIONALE ne couvrant pas les atteintes aux droits humains. Il n'est pas à écarter l'éventualité d'actes de vengeance et de représailles à leur encontre de la part de leurs victimes. Tout ceci permet de comprendre pourquoi la rébellion est peu encline à déposer les armes. De plus, même si la rébellion se muait en Parti politique, il serait improbable qu'en tant que tel elle parvienne au pouvoir, car elle ne bénéficie pas d'une assise électorale comme le F.P.I., le P.D.C.I. et le R.D.R. [...]
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