Selon le dictionnaire de synonymes cité par Maurice Duverger, la « cohabitation » représente « l'état de deux personnes de sexe différent qui vivent ensemble ». Ce terme désigne en politique une situation tout à fait semblable du point de vue des différences entre les deux parties (qui appartiennent à des familles politiques différentes) et aussi du fait que ce n'est pas une union tout à fait complète, comparée par les analystes à un couple qui reste ensemble « pour les enfants ». Ainsi, la cohabitation est « la configuration politique où coexistent au sommet de l'Etat (à la suite d'une nouvelle élection) deux autorités, le président de la république et la majorité parlementaire à l'Assemblée, l'un et l'autre issus du suffrage universel direct, de couleur politique opposée, ayant pour obligation constitutionnelle de fabriquer un gouvernement ». Même si la cohabitation n'est pas une situation nouvelle pour l'Etat français, elle n'avait jamais surgi pendant la Ve République et cela a fait éclater des débats dès que cette situation semblait envisageable. Est-ce que cette situation est compatible avec les institutions de la République française d'après 1958? Comment la pratique institutionnalisé pourrait survivre à l'épreuve de la cohabitation? Pour répondre à ces questions on regardera l'avènement de la première cohabitation, la politique pendant cette période, sa fin et les conséquences dans l'exercice des pouvoirs institutionnels
[...] Comment pourrait la pratique institutionnalisé depuis cette année survivre à l'épreuve de la cohabitation? Pour répondre à ces questions on regardera l'avènement de la première cohabitation, la politique pendant cette période, sa fin et les conséquences dans l'exercice des pouvoirs institutionnels L'apprentissage de la cohabitation A. L'alternance dans l'alternance Les premières attitudes envers la cohabitation La situation de cohabitation provient de trois éléments constitutifs du système semi-présidentiel français: la nécessité d'un double baptême présidentiel et législatif, pour la création du pouvoir gouvernemental, l'existence d'une majorité parlementaire cohérente et disciplinée; enfin les décalages du rythme du calendrier électoral entre présidentielle et législatives C'est cette naturallesse de la situation de la cohabitation qui va être soulignée par les représentants de la droite, qui ont compris dès 1983 que la cohabitation va devenir une réalité lors des prochaines élections. [...]
[...] Jean-Luc Parodi - La cohabitation, op. cit., p Chevallier, Jean-Jacques, Carcassonne, Guy, Duhamel, Olivier, La Ve République 1958-2002: Histoire des institutions et des régimes politiques de la France, Armand Colin, Paris Jean-Jacques Chevallier, Guy Carcassonne, Olivier Duhamel - La Ve République, op. cit., p Informations présentées dans Jean-Jacques Becker - Crises et alternances 1974-2000, Editions du Seuil, Paris pp. 414-415 Jean-Jacques Chevallier, Guy Carcassonne, Olivier Duhamel - La Vème République, op. cit., p Chantebout, Bernard - Brève histoire politique et institutionnelle de la Ve République, Armand Colin, Paris p Jean-Jacques Chevallier, Guy Carcassonne, Olivier Duhamel - La Ve République, op. [...]
[...] La cohabitation a propulsé Jacques Chirac à un niveau de popularité jamais atteint dans sa carrière: 56% au baromètre SOFRES. Pour Jérôme Jaffré, les explications de ces sondages sont diverses, mais il retient entre autres que l'opinion, lassée des excès verbaux de la bipolarisation, apprécie une situation qui lui paraît se rapprocher de son rêve unanimiste . Les politiques appliquées par le gouvernement Chirac Les actions du nouveau gouvernement inscrites dans un libéralisme pur commencèrent par la privatisation de 65 entreprises très importantes. [...]
[...] La principale difficulté du gouvernement provient à coup sûr du président de la République qui, sans interférer sur les prérogatives du gouvernement, va utiliser toutes des ressources de ses fonctions pour faire entendre sa voix. En premier lieu, il refuse de se laisser confiner dans le rôle strictement représentatif où tente de l'enfermer le Premier ministre et va s'appuyer sur la Constitution, les textes législatifs et réglementaires pour affirmer son autorité dans les domaines de la politique étrangère comme de la défense. [...]
[...] Ils vont commettre exactement la même erreur que celle des socialistes en 1981, confondre l'expression du suffrage universel et la volonté de celui-ci, c'est-à-dire croire qu'en choisissant la nouvelle majorité les Français, du même coup, ont adhéré au programme qu'elle lui a présenté. Même avec ces fausses prémisses, le gouvernement Chirac et la cohabitation ont eu un très grand succès et soutien de la population au début. D'après une étude de Jérôme Jaffré, on était devant une véritable ferveur cohabitationniste des Français estiment au mois de' mai que les institutions ont bien fonctionné trouvent que la cohabitation est une bonne chose pour la France contre souhaitent qu'elle dure jusqu'au printemps 1988. [...]
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