François Hollande, Président de la République, politique, Rancière, Sivens, suffrage universel, Daniel Gaxie, élections législatives, Lacroix, Pudal, électeurs, ENA École Nationale d'Administration, Sciences Po
En 2014, le président de l'époque François Hollande avait proposé d'avoir recours à des référendums locaux pour des projets d'aménagement du territoire après celui controversé de Sivens. Selon lui, "Sivens exigeait d'accomplir des progrès supplémentaires dans la participation des citoyens dans l'élaboration de la décision publique". Or ici, le politicien fait-il appel à la compétence du peuple ou alors le peuple est-il l'instrument utilisé par celui-ci pour asseoir sa légitimité ? Dans les démocraties représentatives, la question de la compétence est particulière puisque liée au contexte du suffrage universel direct comme vecteur de choix des gouvernants élus. Ainsi, s'il est nécessaire que les gouvernants élus soient "compétents", peu importe les critères retenus, il faut aussi que les électeurs le soient.
[...] Par le biais du concours, la raison doit s'imposer au nombre. B. Or, les inégalités sociales et culturelles dans l'accès au champ politique poussent une partie de la population à rester hors du jeu politique En fait, on peut également voir que la compétence politique entendue comme l'ensemble des connaissances et savoir-faire permettant aux entrepreneurs politiques de mobiliser les croyances des profanes, est inégalement distribuée au sein de la société notamment envers les agents les moins dotés en capital économique et culturel, de ce fait massivement évincés de la direction et de la gestion du champ politique, ce qui constitue l'une des nombreuses causes de l'abstention. [...]
[...] En ce sens, elle ne semble concerner que ceux qui s'y engagent et devient une affaire de professionnels. Ainsi, la compétence politique se pose dans le cadre de la démocratie représentative qui est représentée depuis quelques années comme en crise. Ils s'appuient en effet sur l'idée que les politiciens ne défendent plus l'intérêt général des citoyens et ne s'appuyant plus sur leurs aspirations. Or, la compétence politique fait partie intégrante de la démocratie représentative puisque les citoyens font appel à des représentés ayant les capacités financières et cognitives suffisantes et aptes à les représenter de manière digne et dans l'intérêt collectif. [...]
[...] Transition : D'un côté, l'activité politique s'inscrit avec sa progressive professionnalisation voire sa « technocratisation » comme un milieu avec ses propres codes et ses fonctions. Cependant, la politique apparaît comme l'affaire de tous puisque son objet est l'organisation et les modalités d'exercice du pouvoir qui dirigent la communauté tout en posant le postulat démocratique c'est-à-dire que chaque citoyen a un intérêt pour le politique et qu'il a son mot à dire sur les affaires de la Cité. II. Néanmoins, la compétence politique renvoie à une notion plus large que de simples connaissances pratiques sur la politique : en effet, la politique régule la vie quotidienne et commune des citoyens et concerne ainsi tout le monde A. [...]
[...] Les agents sont très inégalement préparés à la dimension politique et peuvent susciter des choix pour des motifs plus neutres (comme la personnalité du candidat ou du parti, suivre l'opinion sur le vainqueur probable, préférer un compromis plutôt qu'un parti jugé plus radical). Il existe encore aujourd'hui un écart significatif entre la compétence politique des hommes et des femmes si on prend en compte le niveau d'éducation, le revenu, l'âge et tous les autres indicateurs de statut social. On voit également apparaître une « noblesse d'État » marquée par l'appartenance à deux grands corps à travers une homogamie scolaire au sein de deux écoles vectrices de reproduction des élites politiques et de la haute fonction publique : l'ENA et Polytechnique notamment. [...]
[...] Les experts plutôt que les citoyens ? Le rôle des partis et des élus a laissé place au groupe d'experts dans les processus décisionnels. L'expertise apparaît comme un élément d'élaboration ou de contestation des politiques publiques. Le savoir et l'expertise sont à la fois une source de pouvoir (qui en dispose possède des avantages dans le jeu politique) et un enjeu de pouvoir (l'accès n'est pas équitable au savoir et à l'expertise). D'autre part, la compétition opposant les différents partis politiques français est plus sociale qu'idéologique. [...]
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