La désaffection des urnes récente, la difficulté pour le gouvernement d'imposer son autorité au peuple, car en émane un nombre de revendications considérable est le symptôme d'une certaine "crise de la gouvernabilité" telle que la définit Foucault. À quoi bon voter puisque, selon la plupart de la population française, les politiques se valent, de droite ou de gauche ? Le pouvoir politique, dans l'opinion commune, serait assujetti au pouvoir économique, dont il emprunterait les mêmes mécanismes. Cette conception, ainsi que nous le verrons, est discutable, et varie selon les partis. Il est intéressant d'en faire une analyse, afin de déterminer si l'usage du lexique du champ économique est relevant pour évoquer la politique.
[...] On peut dès lors penser la politique sur le paradigme du marché. Son lexique s'applique à la politique : elle est une lutte concurrentielle, comme sur le marché financier. En effet, un entrepreneur échange des promesses contre des achats des clients. Le politique, quant à lui, échange des promesses contre des voix. Le politique cherche alors à satisfaire les électeurs, tandis que l'entrepreneur veut contenter les clients. Un élément de la théorie de la politique doit être convoqué à présent : la Théorie du choix public, qui date des années 1960. [...]
[...] L'analyse des partis de gauche tend donc à ne pas relever d'une analyse économique. Finalement, il est possible d'utiliser le lexique du champ économique pour analyser les partis. En témoigne la conception libérale favorable à considérer le citoyen comme un client. Cependant, une analyse des partis antilibéraux demandera d'utiliser des modalités autres qu'économiques pour décrire le jeu politique. En effet, dépeindre la politique sous le jour de l'économie, c'est témoigner d'une volonté de ne pas différencier les deux domaines, une volonté politique d'assujettir la politique à l'économie. [...]
[...] Dans leur conception politique, l'État devient un intervenant économique, qui agit à la fois pour pallier les problèmes liés au développement du capital, mais aussi pour consolider le capital. L'État doit alors financer des deux côtés : les industriels, qui profitent du capitalisme, et les victimes du capitalisme. Le type de gouvernement en France est le « libéralisme encastré ». C'était un exemple de compromis entre l'économie de marché et l'interventionnisme keynésien. Le problème, pour les antilibéraux, est économique et non politique. Dès lors, le domaine économique doit être subordonné au politique, ou, en d'autres termes, il devrait y avoir une autonomie du politique face à l'économique. [...]
[...] Peut-on utiliser le lexique du champ économique pour analyser les partis ? La désaffection des urnes récente, la difficulté pour le gouvernement d'imposer son autorité au peuple, car en émane un nombre de revendications considérable est le symptôme d'une certaine « crise de la gouvernabilité » telle que la définit Foucault. À quoi bon voter puisque, selon la plupart de la population française, les politiques se valent, de droite ou de gauche ? Le pouvoir politique, dans l'opinion commune, serait assujetti au pouvoir économique, dont il emprunterait les mêmes mécanismes. [...]
[...] On rattache donc ici l'homme politique à l'homme économique qui agit au sein de deux marchés différents. On ne pose donc pas d'antinomie radicale entre ce qui dépend du domaine politique, et ce qui dépend de celui relatif à l'économie. II. Le point de vue antilibéral, qu'on pourrait décrire comme celui de la gauche, possède une vision différente du monde politique Cette définition également utilise des termes issus d'un lexique économique. En effet, selon eux, la cause de la crise proviendrait du fait que nous vivons dans des états capitalistes, ce qui signifie un système économique qui implique la possibilité pour des individus privés de détenir un capital. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture