« Les hommes ont toujours éprouvé le besoin de voir l'autorité s'incarner en une personnalité » . En cela, Mabileau considérait que ce phénomène était probablement immuable. Avec l'arrivée des médias de masse et de nouveaux moyens de communication, et de deux hommes politiques à la tête de la France et de l'Italie, à savoir Nicolas Sarkozy (élu Président de la République française en 2007) et Silvio Berlusconi (élu Président du Conseil en 2008 et qui avait exercé déjà deux mandats), les utilisant de manière très visible, il nous a paru intéressant de se pencher vers ce que Mabileau appelle la personnalisation du pouvoir.
De plus, il nous a semblé intéressant de commencer notre analyse à la fin des années 1960, en ce sens que cette période constitue, du moins en France, à la jonction entre un homme doté d'un charisme conséquent et reconnu (qu'il attise la sympathie ou la haine) à savoir Charles de Gaulle et l'avènement d'une médiatisation sans précédent de l'univers politique.
Si nous voulons montrer que la personnalisation du pouvoir exécutif n'est pas apparue ex nihilo, notre analyse portera néanmoins en grande partie sur la dernière décennie au cours de laquelle l'utilisation des médias par la politique et la personnalisation du pouvoir s'exacerbèrent.
L'idée du parlementarisme rationalisé ayant dominé l'Europe occidentale à la suite de la 2nd Guerre mondiale, les exécutifs ont vu leurs pouvoirs s'agrandir. Ainsi au plus haut de l'État français réside le Président de la République, qui est nommé au suffrage universel direct depuis 1962. La pratique de la Constitution de la Ve République a incontestablement fait de ce Président l'homme fort de la France. Pompidou expliquait ainsi qu'« élu par le peuple tout entier, le chef de l'État jouit d'une autorité supérieure à toute autre » , et cela, au détriment du premier ministre.
En Italie, on peut y constater une forte instabilité gouvernementale. De fait, le Président du Conseil, le chef de l'exécutif italien, étant dépendant d'une majorité parlementaire composée d'alliances, a plus de mal à s'imposer. Les institutions ont à cet égard une influence sur l'avènement de la personnalisation entre les deux pays.
Il s'agit de se demander quelles ont été les ressemblances et les différences entre la France et l'Italie concernant l'évolution et le développement historique de la personnalisation notamment au niveau des postes les plus importants, à savoir le Président de la République française et le Président du Conseil italien.
[...] De même, il n'hésite pas à intégrer dans son gouvernement des stars issus du milieu de la musique, du sport etc. On l'aperçoit également dans la presse people normalement réservée aux célébrités du monde du spectacle et cette presse n'hésite pas à relater sa vie privée. L'image renvoyée est évidemment le plus possible travaillée avec par exemple les footings médiatiques de N. Sarkozy par lesquels il cherche à célébrer le culte de l'effort selon P. Musso : ainsi, le président voudrait faire passer un message politique (l'effort se rapportant au travail dans l'optique de la réussite) en mettant en scène sa propre personne. [...]
[...] Schwartzenberg, l'État spectacle 2 : Politique, casting et médias, Paris, Plon p. 7-8 D. Gaxie, La démocratie représentative, Paris, Montchrestien, 4ème édition p Ibidem, p R.-G. Schwartzenberg, l'État spectacle . op. cit., p M. Bongrand, Le Marketing politique, Paris, PUF p. 71- 72 P. Musso, Le sarkoberlusconisme, Paris, L'aube p voir doc. annexe issu de l'ouvrage de O. Duhamel, M. Field, Le starkozysme, Paris, Seuil A. [...]
[...] cit., p P. Musso, op.cit, p B. François, La constitution Sarkozy, Paris, Odile Jacob p. [...]
[...] La personnalisation s'est donc transformée dans sa forme et cela, principalement par le biais des médias. Ceux-ci sont devenus les outils principaux utilisés par N. Sarkozy et S. Berlusconi. II) La personnalisation du pouvoir par les médias et les experts en communication et marketing politiques : l'apogée avec N. Sarkozy et S. Berlusconi La montée en puissance des médias, notamment de masse tels que la télévision, et des techniques de communication et de marketing politique ont permis une personnalisation exacerbée dont N. [...]
[...] Sarkozy essaye de récupérer toutes les droites et n'hésite pas à faire référence à des personnages historiques de gauche (L. Blum, J. Jaurès), S. Berlusconi tente de réunir tous ceux qui sont contre les communistes italiens. L'important est de fait d'adhérer à la personne. Alors que S. Berlusconi est un antipolitique qui découvre la politique en y entrant N. Sarkozy est un politique qui veut rompre avec une forme du politique Les deux dirigeants veulent de fait, selon P. Musso déréguler le politique (notamment en réduisant les oppositions idéologiques). [...]
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