Esprit de la Ve République, vie politique, discours de Bayeux, Charles de Gaulle, Premier ministre, suffrage universel direct, Assemblée nationale, article 12 de la Constitution, motion de censure
Dès 1946 et le discours de Bayeux le Général de Gaulle avait une vision très précise de son régime. Un chef d'État fort et une stabilité gouvernementale assurée. Lors de ses 11 années au palais de l'Élysée, le Général aura eu à coeur d'imposer sa prédominance, relavant parfois de la toute-puissance. Malgré les événements politiques, il a su rester fort et tracer sa ligne politique pour "redonner à la France sa grandeur". Mais alors, si le régime a changé en 1958, la classe politique n'a pour autant pas été remodelée radicalement, et les tumultes de l'exercice du pouvoir qui ont ébranlé bien des régimes de la révolution à la IVe République n'ont tout autant pas disparu.
[...] C'est précisément sur cet aspect que l'esprit de la Ve république va le plus muter au fil du temps. Après les quatre référendums proposés par le général en moins de 10 ans, il n'y en aura que 5 sur les 50 années suivantes. La règle que de Gaulle s‘était imposée à elle aussi disparut. En suivant ce raisonnement, François Mitterrand en 1986 et 1993 et Jacques Chirac en 1997 et 2005 auraient dû quitter leurs fonctions. Il n'en a rien été. [...]
[...] La situation du parlement semble ainsi s'inscrire dans l'esprit de cette Ve république. La tendance politique de dévalorisation du parlementaire, de sa stigmatisation, présenter comme inutile, vénale et corrompue contribue à la chute du contrôle parlementaire. Pour le général de Gaulle, la légitimité du chef de l'état ne provient pas du parlement, elle provient directement du peuple. Dans ce domaine il sera aisé de constater un délitement de cette vision. B. Un président et son peuple Le général de Gaulle avait une vision précise de la légitimité du chef de l'état. [...]
[...] Cette situation était aux antipodes de l'esprit de la Ve République. Le chef d'État fort et prédominant déviant faible et soumis à son Premier ministre. Les rôles s'inversent. Ces trois cohabitations ont ébranlé l'esprit de ce régime. Mais à la lecture de la constitution, le pouvoir est bel et bien entre les mains du Premier ministre. L'article 20 précise que c'est le Premier ministre qui détermine et conduit la politique de la nation. Le président est alors cantonné à ses pouvoirs propres précisés à l'article 19. [...]
[...] Il est bien vrai que le président semble détenir de nombreux pouvoirs. Ainsi le pensionnaire de l'Élysée sort du cadre strictement prévu par la constitution et l'article V qui le prévoie comme un arbitre. La constitution prévoit aussi une arme puissante pour le président, l'article 12, la dissolution de l'Assemblée nationale. Brandis comme une menace dès que le parlement aura à cœur de s'opposer à la politique du président de la République. Mais alors en quoi cette vision est-elle différente de celle du général ? [...]
[...] La motion de censure, dont la procédure a été complexifiée est très difficile à mettre en œuvre. Une seule fois le gouvernement fut renversé, en 1962 à la suite de l'instauration de l'élection au suffrage universel direct du président de la République. Depuis, une constante, aucune motion de censure n'a plus jamais été adoptée. En contrepartie, la dissolution fut prononcée cinq fois. Le mode d'élection des députés ainsi que le calendrier électoral ont la particularité de conférer depuis 2002 une large majorité au parti du président de la République. [...]
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