La définition de l'Europe est d'une extrême difficulté, ses limites géographiques incertaines sont à l'image de la complexité du concept qu'elle recouvre. Le mot de J.Delors, « Europe, objet politique non identifié » illustre cette profonde incertitude. Néanmoins, il est indéniable que la notion d'Europe peut être développée autour de deux dynamiques : celle des peuples et nations aspirant à l'existence reconnue et celle d'une volonté plus vaste d'organisation de l'ensemble de l'espace. Or, historiquement l'Europe est l'un des lieux où ces deux mouvements ont été poussés à leur extrême, à tel point qu'ils peuvent en apparaître constitutifs.
Le désir d'organisation, de gestion et de construction de l'Europe est dans sa forme contemporaine marqué à la base par la Raison. Il est possible de reconnaître dans sa modernité un universalisme hérité du Siècle des Lumières.
Or, l'affirmation de la Nation traduite dans sa forme politique par le concept de nationalisme partage elle aussi cet héritage. Depuis la proclamation de la souveraineté « nationale », avec la Révolution française, celle-ci s'oppose à la légitimité « verticale » des empires ou des monarchies absolues. Selon J. Plumyène, les nationalismes ont donc comme paradigme commun une légitimité « horizontale ».
Comment s'articulent alors les deux notions, du nationalisme et de la construction européenne ? Quelle place occupent aujourd'hui les partis nationalistes en Europe ?
[...] En effet, la plupart des identités nationales de l'Europe de l'Ouest sont actuellement déjà construites. Historiquement, l'Europe de l'Ouest est le lieu de la naissance et de l'élaboration du concept d'État-Nation (en France vers1772- 1805, en Allemagne vers 1813-1870). Depuis le Siècle des Lumières, où les concepts de Nation et de légitimité ont été mêlés afin de lutter contre les absolutismes notamment par les philosophes du contrat social (Hobbes, Locke mais surtout Rousseau), le nationalisme a trouvé un soutien solide dans la pensée philosophique et politique. [...]
[...] En Hongrie et en Pologne, ainsi que dans les pays baltes, des dirigeants autocratiques ont incarné la lutte contre les puissances hostiles avoisinantes, l'Allemagne et la Russie. L'attachement des forces nationalistes à ces héros nationaux érigés en symboles, entre en contradiction avec le sens commun européen qui condamne toute forme de régime autocratique. La distinction entre types de nations remonte à Meinecke (1908) et s'intéresse aux éléments fondateurs de la nation (qui peuvent être d'ordre culturel, relever de la construction politique, etc.). Les institutions. [...]
[...] Les partis nationalistes d'extrême droite de l'Europe Les partis d'extrême droite constituent-ils une menace pour l'Europe ? Pour tenter de répondre à cette question, une distinction doit être établie entre la menace que peuvent constituer certaines formations dans les pays membres de la Communauté européenne (Front national en France, REPs et groupuscules néo-nazis en Allemagne) et la diffusion à l'échelle européenne des thèmes défendus par ces formations. La nature du nationalisme extrémiste Le nationalisme dont se réclament les formations d'extrême droite allemande et française tire sa force de la variété des conceptions qu'il recouvre. [...]
[...] Il est possible de reconnaître dans sa modernité un universalisme hérité du Siècle des Lumières. Or, l'affirmation de la Nation traduite dans sa forme politique par le concept de nationalisme partage elle aussi cet héritage. Depuis la proclamation de la souveraineté nationale avec la Révolution française, celle-ci s'oppose à la légitimité verticale des empires ou des monarchies absolues. Selon J. Plumyène, les nationalismes ont donc comme paradigme commun une légitimité horizontale Comment s'articulent alors les deux notions, du nationalisme et de la construction européenne ? [...]
[...] Cependant les extrémistes dangereux n'ont pas le monopole de la sensibilité nationale froissée. Le rôle identitaire de la souveraineté est tel que toutes les couches des sociétés d'Europe de l'Ouest sont concernées à divers degrés. L'intégration croissante dans l'Union européenne et le passage à des aspects politiques, volontairement éludés par les fondateurs de l'Europe après l'échec de la CED en 1954 voit en effet le développement d'une gestion à l'échelle de l'Union, donc supranationale, de l'économie mais aussi peu à peu du politique. [...]
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