La IVe république était celle des factions politiques, s'est à ce « régime des partis » que le général de Gaulle voulait mettre fin avec la Constitution de 1958. Il fallait donc affaiblir les partis politiques. L'article 4 de la Constitution cherche à déterminer le rôle des partis dans les institutions de la Ve République : « Les partis et les groupements politiques concourent à l'expression du suffrage universel ». Le ton est donné, Des intermédiaires à l'expression du suffrage donc, des représentants d'intérêts particuliers, ils n'ont pas pour fonction de gouverner, ni pour ambition de représenter la volonté générale qui revient donc au Président.
Mais c'est paradoxalement en cherchant à perpétuer l'héritage gaullien des institutions que les partis retrouveront un rôle premier dans la vie politique française et en transformeront les rapports de forces. A l'origine de ces transformations : les changements dans le système électoral. L'introduction de l'élection du Président de la République au suffrage universel direct et la naissance du fait majoritaire sont à l'origine de deux tendances : la présidentialisation des partis et la bipolarisation relative de la vie politique. Nous insisterons donc sur ces deux logiques à l'œuvre sous la Ve république.
[...] C'est une sorte de spoil system à la française qui se met en place. De plus, le champ de nomination du président s'étend : des postes administratifs aux entreprises publiques. Ce modèle est donc très loin de celui d'un président au dessus des partis. L'exécutif ne s'est pas dépolitisé comme l'avait prévu le général de Gaulle. Si les institutions de la Ve République transforment les stratégies partisanes, elles bouleversent aussi le paysage politique français qui se polarise selon la logique majorité/opposition puis gauche/droite. [...]
[...] Il fallait donc affaiblir les partis politiques. L'article 4 de la Constitution cherche à déterminer le rôle des partis dans les institutions de la Ve République : Les partis et les groupements politiques concourent à l'expression du suffrage universel Le ton est donné, Des intermédiaires à l'expression du suffrage donc, des représentants d'intérêts particuliers, ils n'ont pas pour fonction de gouverner, ni pour ambition de représenter la volonté générale qui revient donc au Président. Mais c'est paradoxalement en cherchant à perpétuer l'héritage gaullien des institutions que les partis retrouveront un rôle premier dans la vie politique française et en transformeront les rapports de forces. [...]
[...] La transformation des rapports de forces à l'intérieur des partis et des institutions 1. Désormais la vie politique des partis est scandée par l'échéance présidentielle, Mais l'importance accordée à l'élection présidentielle met en danger la survie des formations, les présidentielles font et défont les partis : l'UDF a fini par disparaitre face aux échecs répétés de Giscard d'Estaing et Barre. Les changements de leader fragilisent les partis Les institutions deviennent dépendantes de cette dominance partisane du président. Le leadership présidentiel dépend donc du contrôle du président sur son parti. [...]
[...] Chevallier, Guy Carcassonne, O. Duhmel, Histoire de la Ve République, 1958-2007. Dalloz - Pierre Pactet, Ferdinand Mélin-Soucramanien, Droit Constitutionnel. Dalloz - Guy Carcassonne, La Constitution. Seuil Ouvrages spécialisés - Florence Haegel, Partis politiques et système partisan en France. Les presses de Sciences-Po - Gerard Grunberg, Florence Haegel, La France vers le bipartisme ? Débats - Michel Winock, L'élection présidentielle en France. [...]
[...] Le suffrage majoritaire à deux tours et le référendum de 1962 : vers la polarisation gauche/droite 1. Pour remédier au système des partis inorganisés et dissipés de la IVe Rép et limiter leur influence, Michel Debré propose le mode de scrutin majoritaire à un seul tour, sur le modèle britannique. Le scrutin majoritaire uninominal à deux tours est cependant choisi, la volonté restant de constituer des majorités stables. Mais le scrutin majoritaire seul ne suffira pas, il existait déjà sous la 3e république, et jusqu'en 1962 le système des partis ressemble à celui des IIIe et IVe républiques : six groupes sont élus en 1958, les configurations demeurent à géométrie variable Le vrai changement s'opère donc en 1962 : le clivage se fait sur le choix sur le référendum : les gaullistes de gauche et les indépendants apparaissent comme le groupe majoritaire et le Cartel des non se cristallise dans l'opposition. [...]
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